Il est des cas, cependant, où il devient impuissant, quand la terre, riche en argile, est collante, que ses particules, se soudant les unes aux autres, forment pendant l’hiver des boues imperméables, qui deviennent dures comme la brique pendant les sécheresses de l’été. Pour tirer parti des sols de cette nature, il faut faire intervenir les amendemens calcaires.
Il est encore un autre cas dans lequel les améliorations foncières sont nécessaires, c’est celui d’une terre plate, à sous-sol imperméable ; j’ai décrit déjà le beau travail exécuté par notre regretté confrère de l’Académie, M. Chambrelent, dans les landes de Gascogne, que les eaux stagnantes rendaient improductives ; assainies par des fossés d’écoulement, elles ont été boisées. Dans la Sologne, dans la Dombe, les eaux stagnantes ont exercé longtemps une influence funeste sur la production agricole et même sur la santé des habitans. L’eau n’est salutaire, n’engendre la fertilité, qu’autant qu’elle se renouvelle sans cesse, et dans nombre de départemens, nous voyons notre blé jaunir en hiver, parce que les racines trempent dans une eau dont l’écoulement n’est pas assuré. Les terres de cette nature doivent être drainées. Chaulage, drainage, telles sont les améliorations foncières dont nous nous occuperons dans un autre travail.
Supposons, comme disent les géomètres, le problème résolu ; nos terres sont saines : soit que leurs élémens se trouvent réunis en proportions convenables, soit que nous ayons chaulé et drainé. Comment pousser nos rendemens assez haut pour qu’ils assurent aux cultivateurs de larges bénéfices ? Pour donner à notre pays une puissance de production qu’il n’a jamais connue, il faut y construire des canaux d’arrosage, il faut irriguer ; et ce sera l’œuvre grandiose à laquelle devra se consacrer le XXe siècle. Celui qui finit a couvert la France d’un vaste réseau de chemins de fer ; grâce à lui, nos produits circulent ; ils peuvent s’accroître sans que l’encombrement amène les baisses de prix désastreuses si fréquentes jadis. Avec des eaux abondantes, notre région méridionale obtiendrait une richesse qu’on ne rencontre encore que là où les eaux arrivent.
En avançant en âge, quand, par métier, on a été en relations avec beaucoup de cultivateurs, on les a entendus bien souvent se plaindre : il m’est arrivé cependant, une fois, d’entendre des producteurs vanter la prospérité de leur pays ; c’était en 1891 à Saint-Rémy de Provence. L’Association Française pour l’avancement