Si on détermine la quantité d’azote contenue dans les récoltes des cases, et qu’on admette que tout cet azote a pénétré dans les végétaux à l’état de nitrates, puis qu’on ajoute au nombre ainsi calculé ce que renferment les eaux de drainage, on arrive à un chiffre plus faible que celui qu’on a trouvé dans les cases en jachère.
Dans un sol emblavé, il n’y a pas habituellement assez d’eau pour subvenir à la fois aux besoins des plantes et à l’activité des fermens nitriques.
Pendant l’année mars 1896-mars 1897, on a trouvé, en additionnant l’azote du blé, recueilli dans les cases de végétation, et celui qu’ont entraîné les eaux de drainage, 94 kilos par hectare ; ce n’est donc pas la moitié de ce que les cases en jachère ont donné. Le printemps a été relativement sec, et les fermens nitriques n’ont pu travailler que là où la terre n’a pas été desséchée par la végétation. Au contraire, l’été et l’automne 1897 ont été très humides ; cette année-là, sur quelques cases de végétation, on a semé du maïs-fourrage, tardivement, en mai, car on craint toujours les atteintes de la gelée pour cette plante d’origine méridionale. Son développement a coïncidé avec la période pluvieuse ; aussi, malgré l’énorme consommation d’eau du maïs, le sol est resté humide et la nitrification active. On a calculé que le maïs renfermait 174 kilos d’azote ; si on y ajoute les 23 kilos entraînés par les eaux de drainage, on retombe à peu près sur les 200 kilos des cases en jachère. Il y a eu assez d’eau pour subvenir à la fois à la vie des plantes et à celle des fermens.
Le travail du sol favorise la pénétration de l’eau dans le sol et, par cela même, la nitrification, la production du plus puissant des engrais azotés. Ce travail, cette trituration, exerce en outre une action spécifique d’une extrême énergie sur l’activité de la fermentation nitrique et, bien que la cause n’en soit pas encore complètement éclaircie, le fait présente en lui-même trop d’intérêt pour ne pas nous arrêter un instant.
C’est mon confrère à l’Académie, M. Schlœsing, qui le premier a observé cette influence très particulière de la trituration du sol ; j’en ai constaté moi-même des exemples fort curieux.
En 1891, je reçois du département de Seine-et-Marne un lot de terre que je pulvérise grossièrement avant de l’introduire dans de grands vases exposés à la pluie ; bientôt elle traverse la terre maintenue sans végétation, et s’écoule. Dans les eaux de drainage, analysées au mois de mars, on trouva : pour l’un des