saillantes, aux dents des herses, et peut être écrasée, pulvérisée, par les lourds rouleaux qui terminent le travail de l’ameublissement.
Dans les terres fortes, l’infiltration des eaux se fait mal ; pour leur ménager un écoulement, on laboure dans le sens de la pente de la pièce, et on confectionne des billons. Quand on a moins à craindre les eaux stagnantes, ou laboure en planches ; enfin quand les terres sont filtrantes, ou drainées, ou laboure à plat, et il est aisé de comprendre comment il faut opérer pour diviser la pièce en bandes plus ou moins bombées, ou au contraire laisser sa surface horizontale.
En avançant, la charrue ordinaire rejette toujours à droite du sens de son mouvement la terre détachée du fond. En allant et en revenant, elle verse donc la terre de deux côtés opposés. Quand on veut commencer un billon, on dirige l’attelage parallèlement à un des côtés du champ et on rejette, ainsi qu’il a été dit, la terre à droite du mouvement. Quand on arrive à l’extrémité de la pièce, on fait tourner les animaux et on entame la terre à une faible distance du premier sillon tracé, de façon que, retombant sur celle qui a déjà été relevée au parcours précédent, elle la recouvre légèrement, ou au moins s’appuie sur elle ; on a ainsi au milieu du champ une bande saillante. Si ensuite on continue le travail des deux côtés, parallèlement à la première direction, les deux bandes viennent s’appuyer sur cette saillie, mais sans en atteindre la hauteur. Si enfin, après avoir tracé quelques sillons des deux côtés de la crête, on fait repasser deux fois la charrue sur la même ligne, on rejettera la terre à droite en allant, puis à gauche en revenant, et on tracera une rigole, une enrayure qui limitera le billon et permettra aux eaux, descendant les petites pentes de cette surface bombée, de s’écouler en dehors de la pièce. Ces billons présentent l’avantage de débarrasser la terre des eaux stagnantes, mais ils ont, parmi beaucoup d’inconvéniens, celui de ne permettre l’emploi ni des semoirs, ni des faucheuses mécaniques.
Quand on laboure en planches, on espace d’autant plus les enrayures que la terre est plus filtrante ; quand, enfin, on travaille une terre légère, ou encore forte mais bien drainée, on laboure à plat, mais il convient alors d’employer une charrue très différente de celle que nous avons décrite, car, toutes les bandes devant être inclinées dans le même sens, il faudrait, après avoir parcouru le champ dans toute sa longueur, revenir au point de départ sans