râteau à cheval, tous ces débris devenus assez secs pour être brûlés.
On déchaume non seulement pour détruire les mauvaises herbes, mais aussi pour briser la croûte dure qui recouvre la terre ; quand la pluie survient, au lieu de glisser sur une surface imperméable, elle pénètre, par les longues déchirures qu’ont faites les lames des scarificateurs, elle s’infiltre et rend la terre assez molle, assez souple pour qu’on puisse labourer.
Le travail a essentiellement pour but d’ameublir la terre, de la pulvériser jusqu’à 15, 20, ou même 30 centimètres ; on emploie à cette besogne les charrues, les herses et les rouleaux.
La charrue, l’instrument par excellence du cultivateur, celui qu’il a pris comme emblème de sa profession, découpe verticalement une bande de terre, la détache du fond et la retourne ; pour exécuter cette besogne, trois outils différens sont nécessaires : le contre, sorte de couteau vertical ; le soc, couteau horizontal et enfin le versoir, large lame sur laquelle glisse, tourne et se renverse la bande de terre, déjà détachée de la masse.
Sur deux roues, formant l’avant-train auquel les animaux sont attelés, est fixée une barre de bois ou de fer, l’âge, qui porte d’abord le coutre, ce solide couteau vertical, incliné en avant et destiné à fendre le sol. Il est souvent remplacé dans les charrues américaines par un disque roulant et tranchant qui n’exige pas des animaux un effort de traction aussi considérable que le coutre. La lame horizontale, le soc, se renfle à sa partie postérieure fixée au versoir, de façon qu’en avançant elle sépare du fond et soulève la bande de terre, déjà détachée de la paroi verticale par le coutre ; saisie par le versoir, dont la surface est contournée en hélice, cette bande de terre subit un mouvement de torsion qui la renverse et la couche obliquement sur le côté. Une pièce horizontale, le cep, fixée à l’âge, derrière le soc, donne à la charrue un solide point d’appui. Enfin, deux barres de bois, obliques et légèrement recourbées, les mancherons, faisant suite à l’âge, servent au laboureur à guider l’instrument.
La bande découpée se brise parfois si la terre est légère, mais plus habituellement les particules, rapprochées par le travail, se soudent et tombent sur le côté formant un long prisme quadrangulaire, qui ne repose : sur le fond, que par une arête ; sur le flanc, que par une partie de sa paroi. La bande est ainsi, en quelque sorte, placée en porte-à-faux ; elle donne prise, par ses arêtes