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et quoiqu’elles ne soient pas encore complètes, il y a intérêt à les exposer, car en précisant l’effet utile de l’ameublissement du sol, on ne donne pas seulement satisfaction aux esprits curieux, on saisit l’opinion de projets dont la réalisation donnerait à la production agricole de notre pays un admirable essor ; or, ils ne seront exécutés que si le public, persuadé de leur utilité, les exige et les soutient.

Comment s’exécute le travail du sol ? Pourquoi ce travail est-il nécessaire ? En quoi des terres ameublies diffèrent-elles de celles qui n’ont pas été travaillées ? Telles sont les questions que je veux étudier aujourd’hui.


I. — L’AMEUBLISSEMENT DU SOL

Quand on parcourt, au mois d’août, une plaine récemment dépouillée de sa moisson, on aperçoit, entre les lignes de chaumes, une terre durcie par les ardeurs du soleil et desséchée par la récolte même qu’elle a portée ; elle est presque nue ; de place en place, cependant, apparaissent les plantes adventices : les liserons, les chardons et le terrible chiendent. Ce sont là des ennemis redoutables qu’il faut se hâter de détruire, car si on laisse les mauvaises herbes, pour prendre l’expression énergique des cultivateurs, mûrir leurs graines, les récoltes suivantes seront envahies et leur rendement diminué.

Habituellement, en été, la terre est trop dure pour qu’on en puisse remuer une grande épaisseur ; on tourne la difficulté en se bornant à briser la couche superficielle, c’est ce qu’on appelle donner un labour de déchaumage. On y emploie soit des charrues légères, soit des appareils spéciaux : extirpateurs, scarificateurs ou déchaumeuses. Ces instrumens sont aujourd’hui assez répandus pour que quelques mois suffisent à leur description. Sur un cadre de fer, soutenu par des roues de petit diamètre, sont disposées des barres transversales ; elles portent, distribuées en quinconces, des tiges de fer courbées en avant ; leur extrémité inférieure est armer de lames triangulaires tranchantes. Quand l’instrument, auquel sont attelés des chevaux ou une paire de bœufs, est mis en route, les lames pénètrent dans le sol, y tracent des sillon-rapprochés ; les racines des plantes adventices, celles des chaumes, sont coupées, amenées à la surface ; après quelques jours d’exposition au soleil, on rassemble avec une herse, puis un