international des douanes dont le recrutement est excellent. D’autre part les grandes maisons indigènes des ports sont d’une honnêteté scrupuleuse dans leurs transactions, elles ont découvert qu’avec les étrangers honesty is the best policy et les négocians européens sont unanimes à s’en louer. Ce n’est donc pas à l’entrée ou à la sortie de Chine que se présentent des difficultés pour l’importation ou l’exportation, c’est dans le transport entre les ports ouverts et les lieux de destination ou d’expédition.
Ce qui cause tous les désagrémens, ce qui majore énormément les prix, ce qui empêche la zone d’action du commerce européen de s’étendre au loin dans l’intérieur, ce sont les droits de likin, les douanes intérieures. Ils sont perçus, soit à l’entrée ou à la traversée des villes, soit aux limites des provinces, soit en des points quelconques, mais nombreux, des routes terrestres ou fluviales ; ils le sont en outre de la manière la plus arbitraire et la plus variable par des autorités vénales. « Supposez, disait cet été, devant la Chambre de commerce de Londres, un homme très au courant des affaires d’Extrême-Orient, M. Wenyon, supposez un train allant de Londres à Newcastle, — ou de Paris à Bordeaux, — supposez qu’un droit de likin, outre bien des petites exactions, doive être payé en trois ou quatre points de la route ; supposez aussi que les préposés évaluent le plus souvent à vue les quantités de marchandises passibles du droit et se permettent ainsi de faire des évaluations exagérées pour extorquer de l’argent ; supposez encore qu’un wagon contenant, par exemple, des peaux et mal couvert, soit mouillé en route par les pluies, qu’à l’arrivée, le poids déclaré de la marchandise se trouve inférieur à la réalité et qu’on punisse le destinataire, non pas proportionnellement à la gravité du délit, mais suivant l’importance de son capital, un homme qui a 1 000 livres sterling étant frappé de 50 à 100 livres d’amende ; supposez enfin qu’un préposé au likin n’examine les marchandises que tous les trois jours et un autre après l’arrivée de dix trains seulement, qu’adviendrait-il de tout cela pour le commerce de l’Angleterre ? » Il y a un remède au likin, c’est la passe de transit, mais comme bien souvent en Chine, c’est un remède tout théorique. Moyennant le paiement d’un droit égal à la moitié du droit d’entrée, toute marchandise importée devrait être affranchie des douanes intérieures. En fait, cela n’est nullement appliqué, et les autorités chinoises ont fort ingénieusement remplacé les droits