toujours été la même. Un Allemand, pauvre sans doute, a débarqué, un jour, en un pays quelconque. Il a cherché sa voie, et l’a bientôt trouvée en fondant un mince commerce. Laborieux, sobre, prudent, habile, il n’a pas tardé à voir ses affaires prendre de l’extension. Il a eu alors besoin d’un aide et l’a cherché dans un Allemand comme lui. Avec le développement toujours croissant de sa maison, il a été vite amené à augmenter son personnel ; il a fait venir d’Europe un compatriote, généralement un parent, puis un autre. Au bout de peu d’années, il a établi, dans une ville voisine, une succursale de sa maison principale ; naturellement, un Allemand, allié ou parent, a été placé à la tête de cette dépendance. Et ainsi de suite. Parfois, le chef de cette souche commerciale, arrivé à la fortune, est revenu en Europe, à Hambourg, par exemple. Là, il représente sa maison coloniale, dont il active les affaires ; il la soutient et l’aidera dans ses futurs agrandissemens.
Ainsi fondés, de pareils établissemens prennent souvent une extension considérable. De succursale en succursale et de rayonnement en rayonnement, ils atteignent à une prospérité commune très importante. Dans tous les cas, par l’exemple de leur réussite, ils attirent d’autres Allemands vers le pays qui promet de semblables succès.
Le mécanisme d’affaires de ces maisons de commerce est aussi très intéressant. Elles reçoivent d’Europe, en plus grande partie d’Allemagne, des stocks de marchandises qu’elles écoulent, en les vendant ou en les échangeant contre des produits locaux ; elles exportent ensuite ceux-ci en Europe, comme couverture des marchandises reçues. Elles pratiquent aussi, généralement, autour d’elles, des opérations de banque, traitent avec les agriculteurs et, par des avances de fonds, s’assurent l’achat de récoltes entières.
Ainsi sont nées, ont grandi, prospèrent et se développent ces colonies commerciales d’Allemands ; véritables rameaux de la nation allemande, germes sur des territoires étrangers.
Auprès de ces groupemens commerciaux se créent, parfois aussi, des groupemens agricoles dont l’importance est relativement moindre, mais qu’il convient toutefois de mentionner. Issus, ceux-ci, de ceux-là, ils vivent côte à côte, s’aident et se soutiennent, chacun d’eux contribuant au développement de l’autre. Nous trouvons, au Guatemala, notamment, un exemple d’une telle dualité dans l’ensemble de la colonie allemande. Là, tandis que, dans les villes, des Allemands tiennent tout le commerce important, d’autres, dans les campagnes,