l’un des principaux concessionnaires des pêcheries de Californie, a recueilli au large un certain nombre de petites pintadines, et les a transportées dans une lagune de l’île San José, où l’eau, d’une profondeur d’un mètre en moyenne, est sans cesse renouvelée par les marées. Les mollusques y ont grandi, y ont frayé et s’y sont multipliés. C’est la démonstration évidente de la possibilité de l’ostréiculture perlière.
Quel que soit l’avenir réservé à l’ostréiculture perlière, il est sûr que cet avenir sera laborieux. Tout ce qui s’obtient par culture, exige du temps et coûte de la peine. Il en faut beaucoup de l’un et de l’autre quand il s’agit de l’élevage d’un animal qui, comme la pintadine, met sept ans à se développer complètement et est exposé à mille dangers. Ce n’est donc point là une solution triomphante du problème. Au moins est-elle raisonnable, légitime et complète. Elle a pour objet d’obtenir des perles vraies et naturelles. Les essais de production artificielle tentés à diverses époques et du reste tous identiques entre eux, ne sont pas dans le même cas. Ils tendent seulement à imiter ou mieux à contrefaire le produit naturel. Déjà la perle de nacre n’est pas une perle pure ; et ce que les expérimentateurs ont réussi à obtenir, ce n’est pas même la perle de nacre, c’est un corps étranger revêtu de nacre à sa surface, et qui n’a que l’apparence de la perle, sans en avoir la forme ni la structure.
Les tentatives de ce genre ont été nombreuses. Au siècle dernier, le naturaliste suédois Linné avait eu l’idée d’aller, à travers la coquille du mollusque, irriter le manteau et de l’obliger ainsi à produire des perles de nacre. Il projeta de parquer les moules perlières (U. margaritifera) et de les exploiter méthodiquement. Les États généraux lui votèrent une récompense, mais rejetèrent ses propositions. On raconte qu’un commerçant de Gottenburg, nommé Bayge, acheta au célèbre naturaliste le secret de son procédé moyennant 18 000 écus. Il n’essaya jamais de le mettre en pratique et ses héritiers, lorsqu’ils voulurent le revendre, n’en trouvèrent pas 500 écus.
Nous avons dit que les Chinois, depuis des siècles, ont trouvé le moyen de revêtir d’une couche de nacre une multitude de petits objets, dragons, bouddhas, grains de chapelet, et de leur donner