l’huître perlière peut se développer et prospérer. Les gîtes les plus fertiles sont, en Afrique, ceux de la mer Rouge, Dahlak sur Le littoral abyssin, et Djiddah sur la côte orientale : plus au sud, on trouve des agglomérations d’huîtres perlières aux Comores et près de Zanzibar.
Dès la découverte de l’Amérique, des pêcheries s’établirent dans la mer des Antilles, sur les côtes du golfe de Paria, et dans l’île Marguerite, l’une des Îles Sous-le-Vent, qui tire précisément son nom des perles (margarita) qu’elle fournit.
Sur le littoral du Pacifique, au Pérou, et en Colombie, il y a des pêcheries très prospères, et les perles de Panama en particulier sont parmi les plus estimées. Enfin, d’autres exploitations qui existaient déjà au temps de Cortez, au Mexique, le long du golfe de Californie, sont actuellement en pleine activité.
Les pêcheries Océaniennes ne sont pas moins nombreuses. Les plus prospères sont celles de l’Australie, à l’intérieur du grand récif. La récolte des perles, en 1882, dernière année où s’arrêtent nos documens, y a produit 1 750 000 francs. Aux Îles Sandwich, dans la Nouvelle-Guinée, aux Philippines, dans les Îles de la Sonde, on se livre également à l’exploitation de l’huître perlière. La France enfin possède, aux îles Gambier, mais surtout à Tahiti et aux îles Tuamotu, d’immenses pêcheries, qui d’ailleurs rapportent peu de chose au commerce français et rien au gouvernement. Telle était au moins la situation en l’année 1885. L’archipel des Tuamotu, avec ses quatre-vingts îlots, dont soixante-quinze sont entourés de bancs d’huîtres perlières, produit environ pour 600 000 francs de perles chaque année. Mais contrairement à ce qui arrive pour l’Inde anglaise, dont nous avons vu que le gouvernement surveillait les pêcheries et en tirait un fort revenu, nos exploitations Océaniennes ne sont ni contrôlées ni surveillées, et les perles qu’elles produisent sont vendues au commerce anglais, allemand et américain, auprès duquel vient ensuite s’alimenter la joaillerie française. Ces perles de Tahiti et des Tuamotu sont d’une belle eau ; mais les gîtes abusivement exploités pendant longtemps ne fournissent plus les beaux spécimens d’autrefois, gros comme des cerises, dont une reine Pomaré se servait en son temps, comme de billes à jouer.
Cette simple énumération des pêcheries de perles, dispersées dans toutes les mers, doit suffire à calmer les appréhensions des possesseurs de ces vains joyaux quant à la concurrence que pourrait