et, en même temps que la fumée qui montait droit vers le ciel, s’évanouissaient les impressions fugitives que j’ai essayé de retracer pour ceux qui en ont éprouvé de semblables dans les endroits où les hommes d’avant nous ont prié…
D’en haut, le plan du temple est facile à saisir ; je voudrais savoir le faire comprendre :
C’est, dans ses grandes lignes, une pyramide rectangulaire à trois gradins, dont le premier a 250 et le dernier 75 mètres de côté. Chacun d’eux est bordé d’une galerie cloîtrée. Huit Préa-Sat, tours dont la forme rappelle la fleur repliée du lotus, se dressent aux angles des galeries supérieures, étagées autour de la tour centrale, de façon à rendre plus svelte le massif de la pagode. L’élévation de la troisième plate-forme est égale à la hauteur qu’atteignent les deux premières, et toutes les trois forment le piédestal de la tour centrale, dont la base a 25 mètres de diamètre et dont la hauteur, 30 mètres, mesure autant que les trois gradins qui la portent. L’effet de ces doublemens successifs dans les hauteurs est saisissant.
Le passage d’une terrasse à l’autre s’opère par des enfilades de portiques carrés, échelonnés en retrait et abritant des escaliers. Sur les terre-pleins, les chemins d’accès sont recouverts par des galeries en croix.
Tous les cloîtres et les passages sont voûtés, et les changemens de niveau occasionnés par les escaliers sont accompagnés, dans les toitures, par des ressauts raccordés verticalement au moyen de tympans sculptés qu’encadre toujours le serpent à sept têtes. Les Khmers ne connaissaient que la voûte en encorbellement, forcément de petite ouverture, et les carrières qu’ils avaient à leur disposition ne leur fournissaient pas d’assez longues dalles pour couvrir de larges étendues hypostyles. C’est ce qui explique l’absence des grandes salles et le mode tout particulier de construction qu’ils ont adopté et qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.
D’un étage à l’autre, les architectes d’Angkor ont su varier leurs effets et les graduer, en même temps que l’émotion religieuse du visiteur. Le doublement répété des élévations forme comme un crescendo, dont naît une illusion de hauteur ; il est