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pas remboursable avant 1905, sauf l’effet des amortissemens opérés au moyen des produits annuels des ventes de terre : mais ces ventes ne peuvent dépasser un chiffre de 300 000 livres égyptiennes par an. Le capital de la dette Daïra, fixé en 1890 à 182 millions de francs, était réduit, en 1898, à 157 millions environ. Une compagnie anglaise, la Daïra Sanieh Company, a été formée, le 9 juillet 1898, au capital de 600 000 livres sterling : elle a pour but de racheter tout ou partie des domaines de la Daïra ; de hâter ainsi, dans la mesure compatible avec la loi de 1890, l’extinction de cette dette ; et de faire disparaître, par voie de conséquence, le contrôle anglo-français qui en administre le gage.

Le décret du 6 juin 1890 avait également prévu la conversion de l’emprunt domanial émis en 1878, hypothéqué sur les domaines cédés à l’État par la famille khédiviale, et ayant reçu, par contrat du avril 1880, comme garantie additionnelle, les Contributions de la province de Keneh. Mais ce n’est que le 18 mars 1893 qu’un décret du Khédive fixa à 4 1/4 pour 100 par an l’intérêt du nouvel emprunt domanial, destiné à rembourser l’emprunt primitif constitué au taux de o pour 100. Toutes les garanties affectées à l’ancien lui ont été conservées. Les économies récitant de cette conversion aussi bien que des deux précédentes doivent être versées tous les ans à la Caisse de la dette publique. La dette domaniale ne peut être remboursée avant 1905 : jusque-là. il est procédé à des rachats ou à des amortissemens par voie de tirage au sort, au moyen du produit des ventes de domaines, limitées à une moyenne annuelle de 202 014 livres égyptiennes, et de certains excédens budgétaires. Les revenus sont versés à la maison Rothschild, représentant légal des créanciers, par l’administration des domaines ; celle-ci est composée de trois membres : un Français, un Anglais et un Égyptien. Les deux premiers, nommés par Le Khédive sur la présentation de leurs gouvernemens respectifs, ne peuvent être révoqués sans leur consentement. Beaucoup de points concernant les relations entre le gouvernement égyptien, les créanciers, les banquiers contractans de l’emprunt et les administrations de la dette et des domaines, ont été successivement réglés par des actes internationaux. L’administration des domaines n’a cessé de poursuivre ses réalisations de terres. Des 428 497 acres qu’elle possédait à l’origine, elle a vendu environ la moitié : les 218 312 acres qu’elle conserve sont le gage des 3 302 420 livres égyptiennes de l’emprunt, dont le montant primitif