encore hypothéquée aux créanciers. Après avoir développé les motifs pour lesquels le contrôle ne s’exerçait pas d’une façon aussi efficace que l’exigeaient la lettre et l’esprit de son organisation, elle demandait qu’aucun impôt ne fût mis en recouvrement, si ce n’est en vertu d’une loi publiée dans un recueil officiel ; que l’exercice du pouvoir législatif fût entouré de garanties telles, que les lois d’impôt pussent être appliquées à tous les habitans de l’Égypte sans distinction de nationalité ; qu’un fonds de réserve fût constitué pour parer aux déficits pouvant résulter, dans certaines années, de l’insuffisance de la crue du Nil ; que des moyens de trésorerie fussent organisés de façon que l’impôt ne fût réclamé qu’au moment où les contribuables peuvent plus aisément le payer ; qu’une juridiction indépendante fût établie pour connaître des réclamations en matière de contributions ; que l’impôt foncier, les droits de douane, ceux sur le sel et le tabac fussent révisés.
Le Khédive, cédant aux avis de la commission, se décida à former un conseil des ministres et y fit entrer un Anglais, M. Wilson, comme ministre des Finances, et un Français, M. de Blignières, comme ministre des Travaux publics, dans les derniers mois de 1878. Leur présence assurant à la France et à l’Angleterre la surveillance des finances, ces deux puissances acceptèrent la suppression du contrôle général institué en 1876. Mais le gouvernement égyptien dut s’engager à le rétablir, pour le cas où ces ministres viendraient à sortir du cabinet.
À la même époque, une autre institution fut organisée par arrangemens internationaux. Afin de subvenir à ses besoins les plus pressans, et en particulier à ceux de la dette flottante, le gouvernement égyptien contracta avec MM. de Rothschild, à Londres et à Paris, un emprunt de 8 500 000 livres sterling, au taux de 5 pour 100. Cet emprunt, dit domanial, a été émis, en vertu d’un décret de 1878, au taux de 5 pour 100, avec hypothèque sur 425 729 feddans de terre (environ 180 000 hectares), et sur des maisons du Caire et d’Alexandrie cédées à l’État par la famille khédiviale. Ces immeubles ont été remis à une commission de trois membres : un Français, un Anglais et un indigène, chargés de les administrer jusqu’à amortissement complet de l’emprunt ; les insuffisances éventuelles doivent être prélevées sur les ressources générales du Trésor, et aussi, en vertu d’un acte additionnel de 1880, sur les revenus de la province de Keneh.