coté à 77 pour 100. Les bons Malien, c’est-à-dire du ministère des finances, à L’échéance de 1 à 24 mois, étaient offerts à Alexandrie à 14 pour 100 d’escompte.
La Banque franco-égyptienne, créée à Paris sous les auspices et avec le concours du gouvernement khédivial, émit en avril 1870, au taux de 78 1/2 pour 100, un emprunt de la Daïra, au capital de plus de 7 millions de livres sterling. Mais la guerre franco-allemande ne tarda pas à précipiter les cours des fonds égyptiens : l’emprunt 1868 tomba à 64, et les bons du Trésor à courte échéance s’escomptèrent à plus de 30 pour 100. Aucune opération ne put être entreprise avant la signature du traité de paix de Francfort : mais, aussitôt après, parut la célèbre loi de la Moukabalah, qui avait pour but, selon l’exposé des motifs, de racheter la totalité de la dette en doublant pour six ans l’impôt foncier. Une fois cet effort considérable fait, l’impôt serait réduit de moitié, puisqu’il n’aurait plus à fournir au gouvernement les ressources nécessaires au paiement de rentes désormais amorties.
Voici quelles étaient les dispositions essentielles de cette loi, promulguée en août 1871 : elle réglementait les modes et époques de paiement des six années d’impôt double, moyennant lequel les propriétaires recevraient un titre (hodget) leur assurant à perpétuité le dégrèvement promis. Le ministre ne devait plus émettre de bons du Trésor, une fois la totalité de l’impôt extraordinaire perçue. Malgré les 5 millions de livres qui, pendant les premiers mois d’application de la loi, furent versés par les contribuables, la dette flottante, loin de diminuer, augmenta dans des proportions colossales. Bien plus, en 1872, le président de la commission de la Moukabalah, instituée pour éteindre toutes les dettes du paya et spécialement chargée d’encaisser les rentrées, prêta sa signature au gouvernement pour 600 000 livres sterling de traites sur Londres, que le Trésor fournissait et négociait afin de se créer des ressources. Au début de 1873, la circulation de la Daïra était d’environ 100 millions de francs ; celle du Malieh, en y comprenant le solde des bons Azizieh[1] de 650 millions : on émit alors un emprunt de 800 millions de francs, au taux de 7 et au cours de 84 1/2 pour 100. En même temps que le prospectus de l’emprunt était publié le 22 juillet, un firman du Sultan réglait
- ↑ La Société Azizieh avait été formée par le vice-roi en même temps qu’une Société agricole, en 1865.