100 francs. Tel est le cas du gardien de la Croix, qui passe au phare de Bodic ses quinze jours de terre. Quand plusieurs gardiens sont attachés au service d’un même établissement qui ne comporte pas de maître de phare, celui à qui est attribué le commandement sur les autres avec le titre de gardien-chef peut recevoir aussi un traitement supplémentaire de 100 francs. D’autres indemnités peuvent être attribuées aux gardiens, soit en argent, soit en nature, suivant la décision de l’ingénieur en chef, pour chauffage, pour vivres de mer (indemnité applicable seulement aux phares isolés en mer ou éloignés des centres d’habitation), pour logement (indemnité applicable aux agens à qui l’État ne fournit pas de logement), pour résidence (indemnité applicable aux agens placés dans des localités malsaines ou dans lesquelles la vie est plus particulièrement coûteuse), pour la conduite des moteurs actionnant des machines électriques ou des signaux sonores, pour les observations météorologiques ou de visibilité des feux et, généralement, pour tout travail supplémentaire ordonné par le ministre[1]. Il est à remarquer que la plupart de ces indemnités n’ont aucun caractère obligatoire et j’ai constaté effectivement qu’en beaucoup de cas (construction de chaussées, chemins d’accès, cales, etc.) l’ingénieur ne juge pas à propos d’indemniser les hommes. Les sept catégories établies par le décret du 11 janvier 1884 n’embrassent d’ailleurs qu’une partie seulement du personnel des phares. Outre les gardiens classés, ce personnel comprend les gardiens hors classe, dont les émolumens sont fixés par des décisions ministérielles. De ce nombre sont les officiers, marins et mousses des feux flottans et des bateaux baliseurs, ainsi que les agens (hommes ou femmes) attachés à des établissemens secondaires et dont le service comporte une rémunération moindre que celle des gardiens de 6e classe : telle gardienne de phare hors classe, veuve, chargée de famille, touche par exemple 35 francs par mois et n’est point admise à la « retenue. » Ces 35 francs ne lui donneraient point à vivre et aux siens, si la générosité des touristes ne suppléait à la parcimonie de l’État. Un visiteur, à qui le gardien fait les honneurs du phare, ne s’en va point sans lui laisser un léger pourboire. Mais
- ↑ Ces indemnités excèdent rarement 150 francs. Pour le quart de machinerie, par exemple, le gardien touche une indemnité de 0 fr. 80. Comme ces quarts sont tantôt de dix, tantôt de vingt par mois, l’indemnité varie mensuellement entre 18 et 8 francs et atteint au bout de l’année 156 francs.