la durée du travail journalier, une commission fut chargée de s’enquérir de l’organisation du travail industriel et de la situation des classes laborieuses. Les résultats qu’elle obtint firent désirer la permanence de l’institution, et l’État de Massachusetts créa en 1869 le premier Bureau du travail des États-Unis[1]. De 1869 à 1884, treize États firent comme le Massachusetts, et, en cette même année 1884, par acte du Congrès, daté du 27 juin, fut institué un Bureau fédéral du travail, qu’un nouvel acte vint, quatre ans plus tard (13 juin 1888), changer en Département fédéral du travail.
L’article premier définit en ces termes l’objet de ce département : « Il y aura au siège du gouvernement un département du travail, dont le but général et la mission seront d’acquérir et de répandre parmi le peuple des États-Unis des renseignemens utiles sur des questions relatives au travail, dans le sens le plus large et le plus explicite de cette expression, et spécialement sur les rapports avec le capital, sur les heures de travail, le salaire des ouvriers et ouvrières et les moyens d’accroître leur prospérité matérielle, sociale, intellectuelle et morale. » À la tête du département sera placé un commissaire du travail, — non point, comme on le remarque, un secrétaire d’État, — nommé par le Président. C’est lui personnellement, ce commissaire, qui est « chargé de rechercher, avec tous les faits relatifs, les causes de toutes les controverses ou discussions qui peuvent naître entre patrons et employés et qui sont de nature à influer sur le bien-être du peuple dans les divers États. » Chaque année, il adresse au Président et au Congrès, — directement et sans intermédiaire, — un rapport contenant « les recommandations qu’il juge susceptibles d’accroître l’action utile du département. »
Quelque valeur qu’il faille donner exactement à ce titre de département fédéral, ministère ou non, par ses attributions, en tout cas, il offre plus d’analogie avec un simple Office du travail, dont la statistique est la grande affaire, qu’avec le ministère belge, puisqu’il ne comprend ni direction de l’industrie, ni administration des mines ; et même il est plus près de l’Office français que de l’Office belge, puisque, si l’on peut jusqu’à un certain point admettre qu’il ne reste pas étranger à la législation par les
- ↑ Recueil des rapports des secrétaires de légation de Belgique. La Réforme sociale et économique en Europe et dans les États-Unis de l’Amérique du Nord, par M. de Ramaix, conseiller de légation. Bruxelles, 1889.