proprement dite du travail dans tous les modes du travail où la loi, par un motif quelconque, a cru devoir intervenir.
La cinquième et dernière section de l’Office a dans ses attributions les institutions de prévoyance, sous toutes les formes qu’a su prendre la prévoyance sociale, livrée aux rivalités généreuses et aiguillonnée par le sentiment très vif de la nécessité. Les principales sont, en Belgique, comme partout : la mutualité, — sociétés d’assurance mutuelle contre la maladie, les accidens, etc., sociétés de crédit mutuel ; sociétés pour l’affiliation à la caisse générale de retraite ; sociétés d’épargne pour l’achat d’objets usuels ou de consommation ; — les habitations ouvrières et les comités de patronage, dont l’œuvre consiste non seulement à « favoriser la construction et la location d’habitations ouvrières » et non seulement à « étudier tout ce qui concerne la salubrité des maisons habitées par les classes laborieuses et l’hygiène des localités où elles sont tout spécialement établies, » mais encore à « encourager le développement de l’épargne et de l’assurance, ainsi que des institutions de crédit ou de secours mutuels et de retraite[1]. »
Il est peu de lectures aussi instructives et aussi consolantes que celle de la nomenclature toute sèche qui suit les instructions données par le ministre aux comités de patronage pour la rédaction de leur rapport annuel. On y voit clairement que, si le mal social, ou la misère, est tout autour de nous, tout autour de nous également le combat est engagé contre lui. Après cette lecture, on désespère moins de vaincre dans la plus formidable lutte, et la plus grosse de conséquences, qui jamais ait été soutenue par l’humanité ; et, si la question sociale n’en apparaît que plus pressante, débordante et envahissante, la solution toutefois, — ou mille petites solutions partielles qui seraient presque une solution, — en apparaît moins impossible. Si subtile que soit la misère et si prompte à se glisser dans toutes les fissures de la société, l’esprit de défense sociale et, pourquoi ne pas le dire ? — car la charité a ici sa part que la prévoyance réduira peut-être, qu’il est désirable qu’elle réduise, mais qu’elle n’absorbera point et ne supprimera point, — l’esprit de charité ne sont ni moins subtils, ni moins prompts à l’aller chercher.
- ↑ Loi du 9 août 1889 relative aux habitations ouvrières et a l’institution de Comités de patronage ; — Règlement organique des Comités de patronage des habitations ouvrières et institutions de prévoyance ; Circulaires ministérielles, du 28 décembre 1894, traçant le cadre du Rapport annuel des Comités de patronage et du 25 septembre 1897 sur la comptabilité de ces Comités.