quelques-uns ; » l’Office du travail n’en aurait par suite que sa part, mais l’extrême richesse de la matière, la complexité même de la question sociale, la lui taillait très vaste.
À ne le considérer pour le moment que comme cabinet d’étude, comme laboratoire de statistique, l’Office belge devait embrasser à la fois le travail industriel et le travail agricole ; c’est-à-dire tout le travail ; — s’enquérir de la condition des ouvriers « dans l’industrie, les métiers, le commerce, l’agriculture et les transports ; » — c’est-à-dire de tous les ouvriers ; — suivre les effets des lois et règlemens qui les concernent ; — et, en général, se renseigner sur tout ce qui peut « contribuer à faire améliorer leur situation matérielle, intellectuelle et morale. » Le Conseil supérieur du travail, préalablement consulté, développait alors ce sommaire ou cet argument, traçant à l’activité de l’Office ce programme, immense et multiforme comme la question sociale, comme la société même.
Il commencerait par étudier le travail en soi, sous son aspect universel : « la situation économique et commerciale des différentes branches du travail ; l’état du travail pour les différentes professions ; la situation des ouvriers et apprentis des deux sexes, comme salaire et mode de rémunération, durée du travail, jours de repos, conditions d’admission et de résiliation, et autres clauses du contrat de travail, » avec une attention particulière au travail des femmes et des adolescens.
Ensuite il passerait à ce qu’on pourrait appeler les circonstances du travail : « le coût de la vie, le budget des diverses catégories d’ouvriers et d’ouvrières ; le prix de détail des objets et denrées ordinairement consommés par la grande musse du public ; l’influence des impôts sur les ressources, la consommation et les conditions de la classe ouvrière. »
Puis viendraient les maladies du travail : le chômage, ses causes, sa durée, ses effets ; les accidens, « leur nombre suivant les professions, la gravité des blessures, la durée de l’incapacité de travail, l’âge et l’état civil des victimes, les causes matérielles et morales des accidens ; la morbidité des diverses catégories d’ouvriers, suivant l’âge, le sexe et la profession, notamment les maladies provenant de la nature du travail, de l’alimentation, de l’abus des boissons alcooliques ; le nombre des ouvriers annuellement refusés à l’armée pour insuffisance de taille, défauts corporels, faiblesse de constitution ; le nombre d’ouvriers envoyés