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de tout le mal que son imprudence venait de commettre.

Enfin, quoique l’évêque de Luçon paraisse bien s’être tenu en dehors de cette intrigue, on profita de l’occasion pour l’éloigner une bonne fois, et une lettre, datée du 7 avril, lui intima l’ordre de se rendre, par les voies les plus rapides, à Avignon, c’est-à-dire en exil. Son frère et son beau-frère recevaient, de leur côté, le même commandement : « Je ne fus pas surpris, à la réception de cette dépêche, écrit-il, ayant toujours attendu, de la lâcheté de ceux qui gouvernaient, toute sorte d’injuste, barbare et déraisonnable traitement. » Il ajoute qu’il se conforma, sans le moindre délai, à l’ordre du Roi. La lettre lui était arrivée, selon la remarque qu’il en fait lui-même, en un temps de pénitence : le mercredi saint. Il partit pour Avignon, le vendredi saint, sans même prendre le temps de célébrer la messe de Pâques dans son Église cathédrale, et sans attendre, après les jours de deuil, le jour que l’Eglise consacre au triomphe et à la résurrection.


GABRIEL HANOTAUX.