et la brigade allemande de Duplat prolongèrent la droite d’Adam vers Hougoumont. La division hollando-belge de Chassé vint s’établir : la brigade d’Aubremée derrière les gardes de Maitland, ayant derrière elle la cavalerie de Vivian ; la brigade Ditmer au dos des trois bataillons de Brunswick postés à la gauche de la brigade anglaise Colin Halkett. La cavalerie de Vandeleur se déploya à l’ouest de la route de Bruxelles, au soutien des bataillons décimés d’Ompteda et de Kruse et d’un autre bataillon de Brunswick. Les trois batteries laissées jusqu’alors en réserve s’avancèrent sur le front. Il fut prescrit aux canonniers de ne plus répondre à l’artillerie française et de concentrer le feu sur les colonnes d’assaut. On devait tirer jusqu’aux dernières gargousses.
Les cinq bataillons de la moyenne garde formés en autant de carrés, s’avancèrent diagonalement par échelons, la droite en tète, sur les mêmes pentes que les cuirassiers avaient gravies dans leur première charge. Entre chaque échelon étaient deux pièces de l’artillerie à cheval de la garde, au total une batterie complète sous les ordres du colonel Duchand. Dans cette marche oblique, à peu près analogue au mouvement Vers la gauche, en avant en bataille, tous les échelons ne conservèrent pas leurs intervalles. Le quatrième se rapprocha du troisième. Bientôt les cinq échelons n’en formèrent plus que quatre : à droite, le 1er bataillon du 3e grenadiers ; au centre, l’unique bataillon du 4e grenadiers ; plus à gauche, les 1er et 2e bataillons du 3e chasseurs ; à l’extrême gauche, le 4e chasseurs réduit à un seul bataillon[1].
Toutes les troupes avaient reçu l’ordre de seconder cette attaque. Déjà les divisions Donzelot, Allix et Marcognet gravissent le plateau ; la première, le long et sur le côté gauche de la route de Genappe. les deux autres à la droite de cette route. Mais l’infanterie de Reille et les débris de la cavalerie commencent à peine à s’ébranler. Entre la Haie-Sainte et Hougoumont, les cinq bataillons de la garde s’avancent seuls contre l’armée anglaise ! Ils marchent l’arme aux bras, alignés comme à une revue des Tuileries, superbes et impassibles. Tous leurs officiers sont sur le front, les premiers aux coups. Les généraux Friant et Porrel de Morvan commandent le bataillon du 3e grenadiers ; le
- ↑ Je suis la relation manuscrite très précise et très détaillée d’un officier général de la garde. Il parait donc certain que les bataillons marchèrent en carrés. Cette formation, au moins singulière pour l’assaut d’une position, peut s’expliquer par la prévision ou l’on était d’avoir à parer à des charges de cavalerie.