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LA BATAILLE DE WATERLOO

I
DE SIX HEURES DU MATIN A TROIS HEURES DE L’APRÈS-MIDI


I

Les plateaux de la Belle-Alliance et de Mont-Saint-Jean, chacun d’une altitude moyenne de 132 mètres, s’élèvent à peu près parallèlement dans la direction du couchant au levant. Ils sont séparés par un vallon étroit et peu profond. De l’auberge de la Belle-Alliance aux premières crêtes de Mont-Saint-Jean, il n’y a que 1 400 mètres à vol d’oiseau, et les fonds les plus bas sont cotés 110. La grande route de Charleroi à Bruxelles traverse ce vallon perpendiculairement, du sud au nord. A gauche de la route, il s’ouvre vers Braine-l’Alleud et présente de multiples ondulations de terrain ; à droite, il est encore plus accidenté, va toujours se resserrant, devient ravin et finit par former le lit du ruisseau d’Ohain. Non loin, à l’ouest, de la route de Charleroi, passe aussi dans le vallon la route de Nivelles, qui court du sud-ouest au nord-est. Après avoir atteint le plateau de Mont-Saint-Jean, cette seconde route croise à angle aigu, au hameau de ce nom, la grande route de Charleroi, laquelle traverse à environ une lieue de là le village de Waterloo, construit dans une échancrure de la forêt de Soignes, et continue vers Bruxelles en s’enfonçant sous bois[1].

  1. Wellington avait établi, le soir du 17 juin, son quartier général à Waterloo ; il y écrivit, le 19, le bulletin de sa victoire. C’est pourquoi la bataille porte le nom de Waterloo, bien que l’action se soit passée à 6 kilomètres au sud de ce village.