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langues vivantes de l’Université, a été l’un des plus énergiques et dévoués promoteurs, a porté ses fruits. Mais il s’agit de passer de la théorie à l’action, il s’agit d’imiter ces banquiers, ces commerçans allemands qui, sans relâche, travaillent au développement de leurs relations sur tous les points du globe ; qui y envoient leurs enfans et apportent chacun leur pierre à la construction d’un édifice, de la grandeur duquel nous avons essayé de donner une idée. Nous connaissions l’Allemagne militaire, disciplinée à la prussienne, fière de ses victoires et qui, à plus d’une reprise, depuis 1870, a paru menacer la paix de l’Europe. Il nous faut regarder aujourd’hui en face l’Allemagne économique, qui a, elle aussi, mené des campagnes triomphales. Il nous faut la regarder sans peur, mais sans illusion, et chercher sur quel terrain nous pouvons lutter avec elle. C’est la tâche qui s’impose ; c’est une partie du devoir présent. C’est pour y aider que nous avons entrepris ces études : puissent-elles faire réfléchir ceux qui oublient et ceux qui ignorent, puissent-elles nous faire comprendre à tous que ce n’est que par l’étroite union des forces vives du pays que nous combattrons avec succès et garderons notre rang dans le monde.


RAPHAËL-GEORGES LEVY.