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6 milliards à 6 milliards 70, savoir l’importation de 3 1/2 à 3 9/16, l’exportation de 2 1/2 à 2 4/5 milliards. En 1896, il était de 8 3/10 milliards de marcs pour 61 millions de tonnes. Le commerce général était de 69 millions de tonnes. La proportion du commerce maritime dans le commerce extérieur est difficile à fixer à cause des conditions du port libre de Hambourg, où il n’est pas fait de distinction entre les marchandises du commerce propre (Eigenhandel, c’est-à-dire qui vont en Allemagne ou en arrivent) et les marchandises qui sont réexportées. Toutefois, par des approximations, on arrive à la conclusion que près des deux tiers du commerce spécial appartiennent au commerce maritime. Le mouvement du port de Hambourg s’est accru de 1 700 millions de marcs[1], soit 110 pour 100, de 1875 à 1896 ; il a dépassé celui de Liverpool.

Le mouvement du commerce maritime, pendant la même période, y a triplé, passant de 3 à 10 millions de tonnes. Les modifications, au point de vue des pays d’origine et de destination, sont intéressantes à noter : le tableau suivant les indique,


Désignation des pays Valeur moyenne des importations par mer en millions de marcs Valeur moyenne des exportations par mer en millions de marcs
1871-1880 1881-1890 1891-1895 1896 1871-1880 1881-1890 1891-1895 1896
Pays extra-européens 262 424 876 959 Les détails manquent 550 665
Angleterre 473 418 391 410 « « 387 383
Reste de l’Europe 139 204 292 344 « « 330 391
Total 874 1 046 1 559 1 713 597 981 1 267 1 439

Pendant que le total des importations des autres pays européens augmentait de 150 pour 100, celui des importations anglaises diminuait de 13 pour 100. Cela tient en partie à l’établissement et au développement des grandes lignes maritimes allemandes, qui apportent aujourd’hui directement d’Amérique, d’Asie et d’Australie les marchandises que Hambourg recevait autrefois par l’intermédiaire de l’Angleterre. L’Allemagne s’est peu à peu affranchie du tribut qu’elle payait aux marins et aux courtiers anglais. Des mouvemens analogues se constatent à Brème, où la valeur des importations d’outre-mer a passé, de 215 millions de marcs en 1872, à 412 en 1896. En examinant les

  1. Le marc ou reichsmark vaut environ 1 fr. 25.