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Martinique, une compagnie de disciplinaires au Sénégal et une autre à Madagascar. Ces diverses troupes forment un total de 89 compagnies, donnant un effectif de 15 419 hommes, dont 3 085 appartenant à la légion. Telles sont les forces en infanterie que le gouvernement estime indispensables pour assurer la garde des colonies ; on ne peut qu’accepter ces chiffres. Ce sont ceux qu’il fait figurer dans son projet de loi.

À ces corps stationnés dans les colonies correspondent un certain nombre de régimens d’infanterie résidant en France, chargés de leur fournir, au fur et à mesure des besoins, le personnel, officiers et troupe, qui leur est nécessaire. Nous avons actuellement, pour opérer cette relève, 8 régimens d’infanterie de marine qui tiennent garnison dans nos ports. Ils ont chacun 4 bataillons de 4 compagnies, plus une compagnie de dépôt, et présentent un effectif budgétaire total de 13 234 hommes. Donnons un exemple de la manière dont s’opère la relève : les deuxième et troisième régimens d’infanterie de marine, à Cherbourg, assurent par moitié la relève du régiment qui occupe l’Annam, du détachement de la Guyane et des cadres du premier régiment de tirailleurs tonkinois. Ainsi des autres. Le projet du gouvernement conserve ces 8 régimens, mais porte leur effectif à 14 356 hommes. En outre, il répartit entre les 8 régimens un certain nombre de cadres complémentaires, officiers, sous-officiers, caporaux et soldats, qu’il estime être nécessaires aux besoins de la relève, soit 397 officiers et 2 162 hommes de troupe, en tout 2 579 hommes. L’effectif de l’infanterie de marine à l’intérieur se trouverait donc porté à 16 935 hommes. Le projet gouvernemental ne s’en tient pas là : il demande de comprendre dans les troupes coloniales deux régimens étrangers, présentant la même composition que les régimens d’infanterie de marine et résidant en Algérie. Ils seraient chargés de la relève des détachemens étrangers employés aux colonies ; leur effectif total serait de 3 872 hommes, ce qui donnerait pour l’effectif général des troupes du service colonial entretenus en permanence en dehors des colonies 20 807 hommes. Un troisième régiment étranger resterait en tout temps sous l’autorité du ministre de la guerre et ne quitterait pas l’Algérie.

L’organisation proposée par le gouvernement, en maintenant sous les drapeaux un effectif budgétaire de beaucoup supérieur aux besoins de la relève coloniale, semble avoir principalement