révision du traité du 13 juillet 1841, relatif à la clôture des Dardanelles et du Bosphore ; 4° la renonciation de la Russie au protectorat officiel des sujets chrétiens du Sultan. Un article secret stipulait que, dans le cas où ces quatre points ne pourraient être obtenus par les négociations, on procéderait aux mesures résultant d’une alliance offensive et défensive.
La convention militaire contre les mouvemens insurrectionnels italiens fut signée à Vienne le 22 décembre et ratifiée le 31. Cet acte, qui menaçait, à l’occasion, le Piémont d’une contrainte militaire semblable à celle que subissait la Grèce, nécessité par l’obstination de Dabormida, n’avait qu’une réalité théorique, car il était limité à la durée de la guerre ; et l’Empereur était certain que, pendant cette période, le Piémont ne fomenterait ou ne soutiendrait aucun mouvement insurrectionnel. Du reste, aussitôt après la signature, notre ambassadeur représenta à Buol qu’après cette preuve évidente de notre bon vouloir, il nous était permis de lui conseiller, comme étant d’une sage politique, de se montrer généreux et d’adoucir les mesures rigoureuses prises contre les émigrés lombards.
Jusqu’au dernier moment, Gortchakof avait espéré que le traité ne serait pas conclu. Quand Buol le lui annonça, une heure après la signature, il fut comme frappé de la foudre, puis il se répandit en fureurs. « Je suis joué, s’écria-t-il, j’étais venu travailler à la paix ; c’est vous qui la rendez impossible ! » Au sortir de l’audience, il se promena pendant une demi-heure dans la salle d’attente, gesticulant avec violence, se disant à lui-même : « Oh ! ils me le payeront bien un jour ! ils me le payeront ! »
Dans les petites cours allemandes, on jeta feu et flammes contre la trahison de l’Autriche.
L’acceptation par le cabinet de Pétersbourg des quatre garanties ne fut pas cependant sans un effet très utile pour la Russie. Elle n’avait pas arrêté la signature du traité ; elle permit du moins à l’Autriche de décliner encore l’obligation du casus belli. Le lendemain même de la signature, Buol écrivait à Hübner que l’adhésion de la Russie était complète ; que ses intentions lui semblaient sérieuses ; et qu’il y avait lieu de se prêter à des négociations. Et alors, tandis qu’on se battait en Crimée, on commença à négocier à Vienne (15 mars). Une nouvelle conférence s’y ouvrit pour régler les quatre garanties acceptées en principe. L’action diplomatique et l’action militaire s’engagèrent en même temps, la première