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REVUES ÉTRANGÈRES

LE ROMAN ITALIEN EN 1897

L’Incantesimo, par E. A. Butti ; Roberta, par Luciano Zuccoli ; l’Invisibile, par Domenico Ciampoli, etc.

J’ai signalé ici, il y a deux ans[1], — peut-être voudra-t-on se le rappeler, — les principaux résultats d’un voyage entrepris par un journaliste italien, M. Ugo Ojetti, « à la découverte des écrivains » de son pays. Un vrai voyage de découverte, en effet, puisqu’il a conduit M. Ojelti de Naples à Milan, de Pise à Ancône, et qu’il lui a fait lier connaissance avec des hommes que jamais, jusqu’alors, il n’avait eu l’occasion de voir. Mais, encore que la description de la figure de ces hommes, de leur logement et de leur manière de vivre tienne, dans son récit, une place considérable, ce n’est pas seulement les « écrivains italiens » que le jeune explorateur s’était, à l’origine, proposé de « découvrir ». Son enquête avait une portée plus large et plus haute. Il avait résolu de se rendre compte par lui-même, une bonne fois, de ce qui en était au juste de& chances d’avènement d’une certaine « renaissance latine », dont on parlait beaucoup, dans ce temps-là, comme devant se produire d’un moment à l’autre. Cette renaissance allait-elle vraiment se produire ? et quand ? et sous quelle forme ? Voilà ce qu’il avait rêvé de savoir, et de nous dire ; et lorsque les écrivains qu’il

  1. Voyez, dans la Revue du 15 septembre 1893, le compte rendu du livre de M. Ojetti. Alla Scoperta dei Letterali.