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du mal profond qui désagrège l’Autriche ; l’un et l’autre vont contre l’ordre actuel des choses. Pour cette œuvre de démolition, entreprise à la fois de deux ou trois côtés, ce sont les partis qui tiennent la pioche, leurs chefs qui la dirigent, les ministres qui s’efforcent de la détourner : et ce sont eux, les ministres, les partis et les chefs des partis, qu’à Vienne, à Budapest et à Prague, nous voudrions faire voir en action.


I

Combien compte-t-on de partis dans la Chambre autrichienne ? — Une soixantaine, dit quelqu’un, mais il exagère sûrement. — Vingt-cinq, répondent d’autres, mais ils restent peut-être au-dessous de la vérité. La carte des élections, de G. Freytag[1], permet de distinguer tout juste trente groupes et sous-groupes, dont la moitié ne sont, en effet, rien de moins que des partis. D’après cette carte, la Chambre des députés du Reichsrath impérial, qui est formée de 425 membres, se décompose ainsi :


I. — Allemands progressistes et libéraux

(dont 28 grands propriétaires fidèles à la Constitution).

77
II. — Allemands nationaux

(dont 4 amis de M. de Schœnerer).

47
III. — Chrétiens-sociaux, antisémites 30
IV. — Allemands cléricaux et conservateurs

(dont 3 membres du moyen-parti de la Grande propriété morave et 15 adeptes du parti catholique du peuple).

43
V. — Tchèques

(dont 16 grands propriétaires fonciers, 1 radical, 1 clérical tchèque et 1 agrarien).

79
VI. — Slovènes

(dont 5 radicaux et 11 cléricaux slovènes).

10
VII. — Croates (du Littoral adriatique) 11
VIII. — Serbes (du Littoral adriatique) 2
IX. — Polonais

(dont 3 membres du parti polonais du peuple et 6 partisans de Stojalowski).

68
X. — Ruthènes

(dont 5 Jeunes Ruthènes).

11
XI. — Roumains

(dont 1 Jeune Roumain).

6
  1. Publiée par G. Freytag et Berndt ; Vienne, 1897 et dressée sur la statistique du professeur Hirkamnn, qui fait autorité.