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vraiment faible ; en 1892 elle ne montait qu’à 26, 32 pour 1 000 dans la province de Liège, 24, 71 dans le Hainaut, 24, 15 dans le Luxembourg, et elle tombait même à 23, 31 dans la province de Namur, se rapprochant ainsi sensiblement de la moyenne française, qui oscille de 22 et demi à 23 dans les dernières années. La province mixte de Brabant, avec une natalité de 28, 60 pour 1 000, tient le milieu entre la natalité assez soutenue des provinces flamandes et la très faible natalité des provinces wallonnes.

Si l’on décomposait aussi entre les différentes provinces le taux moyen de la natalité allemande, lequel est encore fort élevé, on verrait apparaître immédiatement l’influence, d’une part, des habitudes traditionnelles, et, de l’autre, de la nouvelle conception démocratique de l’existence et de la famille. Dans l’année 1895, la dernière sur laquelle les documens allemands fournissent des renseignemens détaillés, le taux général de la natalité dans l’Empire germanique fut de 37, 4 pour 1 000, ce qui est un taux élevé, de plus d’un tiers moindre que celui de la Russie, mais de moitié supérieur à celui de la France.

Si l’on recherche comment est formée cette moyenne, on trouve que les pays allemands qui offrent la natalité la plus élevée sont en général les plus primitifs, les moins (imbus des idées démocratiques, les moins émancipés en un mot : le plus prolifique est la province de Posen, où le taux de natalité s’élève à 44, 6 pour 1 000 ; viennent ensuite la Prusse occidentale (44, 1), la Silésie (41, 6), les deux petites principautés de Reuss (41, 5 et 41), la Westphalie (40, 9), la Prusse orientale (40, 4) ; la Saxe, grand pays manufacturier, a encore une très forte natalité, 40, 3 pour 1 000 habitans. Il en est tout autrement des États plus démocratiques du Sud et des diverses provinces allemandes animées d’un esprit plus moderne ; la Bavière a encore un taux de natalité de 37, 4, ce qui est juste le taux moyen de l’Empire germanique ; mais le Wurtemberg n’atteint que 35, 4 ; Bade, 33, 9 ; la Hesse électorale, 33, 1 ; Hesse-Nassau, 32, 6 ; la ville de Lubeck, 32, 5 ; celle de Brome, 31, 3 ; l’Alsace-Lorraine 31, 2 ; enfin, au dernier rang, vient la ville de Berlin avec une natalité de 29, 3 seulement pour 1 000 habitans, quoique, dans cette capitale, le nombre des mariages, qui est de 10, 3 pour 1 000, dépasse de beaucoup la moyenne générale de l’Empire, laquelle est de 8 pour 1 000 seulement. L’affaiblissement de la natalité dans toutes les contrées allemandes que nous venons de nommer et particulièrement dans la ville de Berlin où, d’autre