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nous l’avons vu, elle était souffrante et le déguisait sous le sourire le plus affable du monde et, prête à s’évanouir, revenait armée d’un courage qui ne trompait personne.

Ceci entrera pour beaucoup dans mes remords, si je sais par d’autres que votre bonté de Meltray vous a pu rendre malade, ma gracieuse cousine, et vraiment je le crains beaucoup. S’il en est ainsi, demandez-en pardon pour moi à madame votre mère, qui n’en sera pas plus affligée que je ne le suis. — Qu’elle me pardonne en faveur de la bonne action que vous avez faite ! Vous m’avez décidé à l’adoption de ma patrie. Ingrat que j’étais, de ne pas l’aimer et la mieux connaître ! C’est quelque chose que de rendre un citoyen à l’amour de sa cité. La cité n’y gagne que bien peu : c’est un Tourangeau de plus en Touraine. Mais le citoyen y gagne beaucoup. Il sait les charmes de son pays et y