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un par régiment d’infanterie, permit de simplifier cette tâche, tant sous le rapport de la répartition de l’instruction qu’au point de vue d’une plus judicieuse mobilisation. Une partie des 1 793 officiers et 10 912 sous-officiers créés par la nouvelle loi était destinée à constituer ces nouvelles formations qui déchargeaient les trois premiers bataillons de l’instruction des hommes du Nach-Ersatz, des volontaires d’un an, des candidats à l’enseignement, en un mot de toutes les instructions accessoires portant atteinte à celle des compagnies. A celles-ci restait dévolue l’instruction de leurs recrues, mission par excellence de leur œuvre annuelle, à laquelle concourent, avec le cadre entier, tous les anciens soldats disponibles. Seulement, rien n’était plus pour les en distraire, ni en dehors d’elles, ni même pour elles-mêmes, le demi-quatrième bataillon fonctionnant comme régulateur et comblant les vacances, à mesure qu’elles se produisaient, avec des hommes parvenus au même degré d’instruction. Chargé de l’instruction et de l’encadrement des hommes du Beurlanbtensland, ce demi-bataillon portait seul maintenant le poids des convocations périodiques ; et cela se conciliait avec son rôle de mobilisation, lequel consiste à faciliter et à activer la constitution de formations nouvelles et de formations de réserve, en affranchissant à tout jamais les bataillons actifs de la dure extrémité de dégarnir leurs cadres.

De la nouvelle loi, un autre progrès devait encore résulter, très appréciable relativement à la bonne marche de l’instruction, considérable en ce qui touche le principe d’une rationnelle fusion des éléments au jour de la mobilisation. Il se trouvait que le chiffre des incorporations, les demi-quatrièmes bataillons constitués, permettait encore d’élever l’effectif des unités, dans les régimens qui ne font pas partie du type renforcé ; et, comme cet effectif était maintenu invariable, par alimentation continue, chaque compagnie possédait toujours son complet de paix, 150 hommes, c’est-à-dire les trois cinquièmes de son effectif de guerre. C’est là un fait d’une importance capitale. Il nous faut bien savoir qu’en Allemagne la compagnie à effectif renforcé (33 régimens) comporte 5 officiers et 170 hommes de troupe, et que la compagnie à effectif normal compte 4 officiers et de 156 à 147 hommes de troupe.

Le projet de 1892 n’est pas sorti entier de la loi de 1893. Il réclamait la création de 10 nouveaux régimens de cavalerie dont le gouvernement s’est désisté devant les hésitations du Reichstag à consentir une pareille dépense. L’Allemagne garde donc seulement ses 93 régimens de cavalerie. Mais la nouvelle loi militaire consacre pour l’artillerie une augmentation importante de 20 états-majors de groupes et de 60 batteries montées. Les 43 régimens