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En Russie, le rengagement des sous-officiers s’effectue d’année en année, après le service actif réglementaire une fois accompli.

Les hautes-payes annuelles auxquelles ont droit les rengagés sont assez élevées. Les sous-officiers, qui ont servi cinq ans comme rengagés, reçoivent des certificats de recommandation, leur donnant droit à certains emplois civils, de préférence à tous les autres postulans. Le système des hautes-payes ayant été jugé insuffisant pour assurer le rengagement d’un assez grand nombre de sous-officiers, l’autorité militaire russe à créé récemment, en faveur des gradés rengagés, des primes de rengagement.

En Italie, les rengagemens sont admis pour les hommes de troupe, rengagemens d’un an sans prime, rengagemens de trois ans avec prime annuelle. Pour les sous-officiers le rengagement de trois ans donne droit à une haute-paye annuelle, augmentée d’une prime payée au moment du rengagement. Des rengagemens successifs de un au peuvent avoir lieu ultérieurement. Des emplois civils de trois catégories sont réservés aux anciens sous-officiers dans les compagnies de chemins de fer et dans les administrations des Ministères.

En Allemagne, la question du rengagement des sous-officiers semble résolue : en 1893, cette puissance disposait de 77 883 sous-officiers qui presque tous sont rengagés. L’Allemagne entre donc résolument dans cette voie du rengagement et de la création de vétérans servant de guides et de cadres aux jeunes soldats et aux réserves appelées en cas de guerre. Pour obtenir ce résultat, le gouvernement allemand a augmenté les avantages offerts aux gradés rengagés.

Le sous-officier allemand ne peut pas devenir officier : tel est le principe fondamental sur lequel reposent le recrutement et la constitution du corps des sous-officiers en Allemagne. On a donc dû, pour le retenir sous les drapeaux, lui créer des avantages de toute nature suffisans pour faire de son état de sous-officier une véritable carrière. Les sous-officiers allemands proviennent soit du rang, soit des écoles de sous-officiers. Le gefreite (soldat de 1re classe) proposé pour être nommé sous-officier (unter-officier, grade à peu près équivalent à celui de caporal dans les autres armées) doit au préalable contracter un rengagement. Les élèves des écoles de sous-officiers suivent les cours de ces écoles pendant deux ou trois ans, puis ils sont nommés sous-officiers en contractant un rengagement de quatre ans. On voit donc que presque tous les sous-officiers allemands sont rengagés.

Indépendamment d’une solde assez élevée et des primes de rengagement, des indemnités de déplacement, de