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la voie d’acheminement. La conférence de Paris établit une taxe uniforme par télégramme simple de vingt mots ; les pays de provenance et de destination recevaient chacun une part à titre de taxe terminale, et les pays intermédiaires dont le territoire était traversé, une taxe de transit. La conférence de Vienne en 1868 réduisit à dix mots le télégramme simple ; elle introduisit en outre le principe de la non-concurrence en matière de tarifs télégraphiques, c’est-à-dire que les États contractans, tout en restant libres de conclure entre eux des traités particuliers, s’engageaient à ne pas se faire concurrence, par la voie d’abaissement de tarifs, pour l’échange des correspondances qui empruntent le territoire de plusieurs États. D’autres conférences furent, tenues successivement à Rome en 1872, à Saint-Pétersbourg en 1875, à Londres en 1879, à Berlin en 1885 et la dernière à Paris en 1890. Ce n’est pas toutefois que ces réunions fréquentes aient modifié beaucoup les règles primitives. A Berlin, les délégués établirent d’accord une taxe terminale de 10 centimes par mot et une taxe de transit de 8 centimes ; encore ces taxes étaient-elles réduites à six et demi et 4 centimes pour les États de faible superficie, Belgique, Danemark, Grèce, etc. En revanche, la Russie et la Turquie, en raison de leur vaste superficie, étaient autorisées à imposer des taxes plus élevées. En outre, des taxes de transit étaient établies, dans chaque cas particulier, pour le parcours des câbles sous-marins.

De même que l’Union postale, l’Union télégraphique s’est constitué un organe central, placé sous la haute autorité du gouvernement suisse ; c’est le Bureau international des administrations télégraphiques, dont le siège est à Berne et qui, entretenu à frais communs par tous les États contractans, est chargé de réunir et de publier les renseignemens de toute nature qui intéressent l’Union, d’instruire les demandes de modification, de promulguer les changemens adoptés, de procéder à toutes les études que commande l’intérêt commun.

Le rôle de ce Bureau international est devenu d’autant plus important que le programme des conférences s’est modifié depuis vingt ans d’une façon qu’il importe de faire connaître.

Dans l’administration intérieure d’un État qui n’est pas soumis au pouvoir absolu d’un souverain, la loi votée par les représentai du pays fixe les principes généraux du droit et les obligations auxquelles les citoyens sont assujettis ; elle délègue au pouvoir exécutif le soin de régler par décret les détails d’exécution. Par analogie, dans les administrations qui, comme les postes et les télégraphes, étendent les branches de leurs services