Page:Revue des Deux Mondes - 1896 - tome 133.djvu/411

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

constatés. Le montant des engagemens autorisés, pour 1896 comme pour 1895, est fixé à 600 000 francs, et ce chiffre représente à peu près la progression probable des dépenses budgétaires des prochains exercices. Il ne faut pas oublier qu’en vertu des lois organiques, à cette charge s’en ajoute une, au moins égale, imposée aux contribuables dans les budgets départementaux.

Ainsi, l’appel fait à la garantie par l’ensemble des réseaux secondaires d’intérêt général et d’intérêt local de la France métropolitaine, pour l’année d’exploitation 1894, s’élève à 13 millions ; le chiffre correspondant n’atteignait pas 3 millions en 1884, et la progression, de 1 million par an, est due tout entière aux concessions faites depuis lors. Elle sera moins rapide dans l’avenir, si on a la sagesse de ne pas constituer de nouveaux réseaux secondaires d’intérêt général, et de ne pas pousser trop activement les réseaux d’intérêt local. Il paraît difficile, cependant, qu’elle ne dépasse pas un demi-million par an, en moyenne.


Les lignes algériennes peuvent, au point de vue de la garantie, se diviser en trois groupes.

En premier lieu, les lignes concédées à la compagnie de Lyon depuis 1863, donnent un produit net qui couvre presque le revenu de 4 millions garanti au capital. Depuis 1884, deux années ont donné lieu à des remboursemens au profit de l’Etat, les autres à des demandes d’avances toujours inférieures à un million, sauf dans l’année 1893, où une crise exceptionnelle a frappé l’Algérie. On peut donc dire que la garantie, montant à 650 000 francs en 1894, ne constitue plus qu’un appoint temporaire ; mais les recettes ne présentent pas une progression régulière, qui permette de prévoir un remboursement prochain de la dette.

Le second groupe comprend les compagnies de l’Ouest algérien, de l’Est algérien et de Bone-Guelma ; elles ont fait appel à la garantie, en 1894, pour 22 millions ; leurs recettes brutes n’atteignaient pas 43 millions, dépassant à peine la somme allouée pour les frais d’exploitation, en vertu des barèmes forfaitaires, sur lesquels, il est vrai, les trois compagnies ont réalisé un million d’économies. C’est donc, jusqu’ici, la garantie seule qui a rémunéré le capital. Elle a commencé à apparaître au budget en 1879 ; elle atteignait 11 millions en 1884 : elle a augmenté régulièrement, par l’extension progressive du réseau, jusqu’à atteindre près de 23 millions en 1893. L’année 1894 marque un commencement de diminution. On peut espérer que ce progrès s’accentuera ; le trafic des phosphates a déjà donné, en 1895, plus d’un million de plus-values. Les déficits d’exploitation paraissent