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LE ROMANTISME
ET L'ÉDITEUR RENDUEL

II.[1]
EUGÈNE RENDUEL ET PÉTRUS BOREL, LAMENNAIS, ALFRED ET PAUL DE MUSSET, SAINTE-BEUVE


III. JULES ET PAUL LACROIX. — EUGÈNE DE MONGLAVE LOUIS DE MAYNARD. — PÉTRUS BOREL. — F. DE LAMENNAIS.

Au premier rang des écrivains qui alimentèrent la librairie Renduel et qui, aidant à son succès, profitèrent de sa vogue, figurent les frères Lacroix. Ce sont peut-être eux qui, après Hugo, ont fourni à Renduel le plus grand nombre d’ouvrages ; mais, que ce fût accord formel ou convention secrète, chacun d’eux paraissait s’être approprié un genre spécial et l’exploitait à l’exclusion de l’autre. Tous les deux appartenaient au romantisme le plus ardent, mais Jules Lacroix choisissait de préférence ses sujets de romans dans le monde contemporain, tandis que Paul, mettant à contribution toutes les époques de l’histoire de France depuis le moyen âge jusqu’à la Restauration, jetait en pâture aux lecteurs un nombre infini de productions mélodramatiques. De 1833 à 1835, Jules Lacroix fournit chaque année à Renduel un roman à sensation, dont le titre seul était un appât pour les gens avides d’émotions violentes : Une Grossesse d’abord, puis Corps sans

  1. Voyez la Revue du 1er décembre 1895.