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DE L'ORGANISATION
DU
SUFFRAGE UNIVERSEL

IV.[1]
LA REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE DES OPINIONS

Si le suffrage à plusieurs degrés et le vote plural n’étaient encore que des combinaisons, la représentation proportionnelle est plus et mieux : presque un système. Ce n’est plus une « combinaison », car elle n’a pas, comme les deux « combinaisons » du suffrage à plusieurs degrés et du vote plural, un but prochain, immédiat, égoïste ; elle n’est ni un coup de partie ni une manœuvre de parti : elle vise à laisser le moins possible à l’habileté de chefs sans scrupules, à laisser peu au hasard, à ne laisser rien à l’arbitraire. C’est un « système », car elle s’inspire de motifs plus hauts et plus larges ; elle cherche sincèrement la justice, et ceux qui vont la prêchant par le monde sont, pour la plupart, de fort honnêtes gens qui veulent de tout cœur servir l’intérêt général.

Ou du moins, c’est « presque » un système, car elle est plus

  1. Voyez la Revue des 1er juillet, 15 août et 13 octobre.