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43 741 766 francs. Mais 24 millions de dépenses nouvelles avaient dû être inscrits au budget, soit 12 millions pour accroissement des intérêts de la dette, et pareille somme pour des services jugés alors trop négligés, parmi lesquels l’instruction publique. Or le budget de 1830 ayant été voté, en dépenses, au chiffre de… 976 575 379 et le budget proposé les évaluant au chiffre de… 957 377 335 les prévisions de ce dernier se trouvaient inférieures de … 19 198 044 à celles du budget de 1830.

En ce qui concernait les recettes ordinaires, elles étaient présumées devoir s’élever à la somme de 973 101 894 francs et présentaient ainsi sur les dépenses un excédent de 15 724 559 francs. Aussi le ministre croyait-il pouvoir faire observer qu’après une révolution qui avait changé le trône et les institutions, l’Etat ayant à sa disposition un fonds d’amortissement de 81 millions et un excédent de ressources de 15 millions, soit un total de 96 millions, la situation, satisfaisante pour le présent, n’était pas moins rassurante pour l’avenir.

Toutefois, ajoutait l’exposé des motifs, à raison des circonstances que traversait la France et des complications intérieures qui pouvaient en résulter, le gouvernement avait cru devoir proposer aux Chambres la création d’un budget extraordinaire. En effet, quelque profond et sincère que fût dans le pays le désir de la paix, parce que la paix était compatible avec la grandeur et la dignité nationales, néanmoins des préparatifs avaient dû être faits en vue de repousser les attaques dont pourrait être l’objet le régime nouvellement établi. Des ressources évaluées à 196 467 000 francs pour le ministère de la guerre, à 10 800 000 fr. pour le ministère de la marine et à 500 000 francs pour celui des affaires étrangères étaient demandées pour y pourvoir ; 12 millions étaient également réclamés par le ministre de l’intérieur pour travaux extraordinaires, ateliers de charité, indemnités, secours, récompenses aux combattans de Juillet, soit un ensemble de dépenses de 219 773 700 francs, au paiement desquelles devaient être affectés les 3 millions de rentes restés disponibles sur le fonds d’indemnité des émigrés et un crédit facultatif de 200 millions reposant sur des aliénations de bois.

Suivait un projet de loi qui autorisait, pour les services ordinaire et extraordinaire de 1831 : 1° la création et émission, jusqu’à concurrence d’une somme de 200 millions, d’obligations du Trésor portant intérêt et remboursables à des échéances fixes ; 2° l’aliénation de 300 000 hectares de bois de l’État dont le produit serait spécialement affecté au remboursement desdites obligations et subsidiairement à la diminution de la dette flottante.