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LES NOUVELLES RECHERCHES
SUR
JEAN-JACQUES ROUSSEAU

II.[1]
LES CHARMETTES

Albert, de Montet, Madame de Warens et le pays de Vaud, 1891. — Mugnier, Madame de Warens et Rousseau, 1891. — Maguy et le piétisme romand, 1891.

Au cours de sa jeunesse aventureuse, Jean-Jacques Rousseau a essayé de beaucoup de métiers. Celui qui lui a le plus souri est celui de maître de musique à Chambéry. Les jeunes filles qu’il y eut pour élevés lui ont laissé de gracieux souvenirs, et il s’est plu à faire une peinture idyllique de la vie qu’il menait au milieu de ce cercle de jolis visages, alors qu’il n’avait pas encore vingt-deux ans. On se demande, — et l’auteur des Confessions n’explique pas nettement, — comment ce train de vie qui lui plaisait si fort, et qui devait être charmant en effet, a été interrompu. « Ayant quitté depuis longtemps mes écolières… » dit-il un peu plus loin dans son récit. Il les avait donc quittées, et pourquoi ? Leurs familles sans doute avaient cessé de lui demander des leçons.

Rousseau ne savait qu’à moitié la musique, ne l’ayant jamais

  1. Voyez la Revue du 1er février.