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francs.
Report 86 444 205
Annuités aux compagnies de chemins de fer pour garantie d’intérêts de 1871 et 1872 2 482 500[1]
Annuités aux compagnies de chemins de fer 41 139 400
BUDGET DE L’ALGÉRIE


francs.
Avance à titre de garantie d’intérêts aux chemins de fer algériens 23 000 000
153 066 105

Si nous ajoutons à ce total celui de 92 millions indiqué plus haut pour la garantie d’intérêt aux compagnies, nous trouvons que nous aurons à payer directement, en 1895 , pour les chemins de fer 245 millions.

M. Burdeau, dans l’exposé des motifs de son budget, qui n’a pas été discuté puisque le ministère dont il faisait partie a donné sa démission, prévoyait pour plusieurs années encore un accroissement régulier de ces dépenses, dont l’ensemble, selon lui, pouvait atteindre un jour, 330 ou même 370 millions. Il faisait observer que les comptes d’exploitation partielle ne sont pas clos ; les insuffisances qui continuent à s’y capitaliser ont atteint 14 millions en 1893. Peu à peu elles rentreront au compte de la garantie, qu’elles augmenteront d’une somme égale à ce dernier chiffre. Les lignes secondaires d’intérêt général ou local coûtent déjà 10 millions par an à la garantie. Les lignes d’intérêt général concédées aux compagnies du Sud de la France, des chemins de fer économiques, des chemins de fer départementaux et du réseau corse absorberont bientôt 3 millions ; les chemins d’intérêt local et tramways 2 millions de plus. Les engagemens nouveaux pour ces derniers augmenteront annuellement le chiffre de la garantie d’environ 600 000 francs.

M. Burdeau ajoutait que, si l’on voulait supputer toutes les charges budgétaires qui résultent des chemins de fer, il faudrait faire entrer en ligne de compte 146 millions représentant les intérêts du capital qui a été emprunté par l’État pour cet objet sous forme de rente consolidée ou de dette flottante. En effet, les dépenses de construction auxquelles l’État a pourvu, à l’aide du produit de ses emprunts ou de ressources extraordinaires, atteignent environ 3 112 millions; la charge annuelle qu’elles représentent, successivement réduite par les conversions de 1883,

  1. En 1871 et 1872 l’État, dont les dépenses à la suite de la guerre étaient énormes, préféra se faire avancer, par les compagnies, les sommes dont il leur était redevable du chef de la garantie. Depuis lors il leur paie des annuités destinées à éteindre cette dette.