Page:Revue des Deux Mondes - 1894 - tome 126.djvu/487

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ÉTUDES DIPLOMATIQUES

L’ALLIANCE AUTRICHIENNE
(TRAITÉ DE 1756)

V.[1]
LE TRAITÉ

Le retour de Nivernais mettant fin à l’une des deux négociations que le ministère de Louis XV avait engagées et tentait de poursuivre simultanément, l’autre demeurait seule et devait marcher rapidement à une solution qui, dans quelque sens qu’elle eût lieu, ne pouvait plus se faire attendre.

Ce récit est donc arrivé à l’instant où fut prise la résolution qui, de la part de presque tous les historiens, a été l’objet d’un blâme sévère. Pour bien apprécier dans quelle mesure ce jugement est fondé, il importe de se rendre un compte exact de la situation dans laquelle se trouvaient placées, à ce moment suprême, les deux cours appelées pour la première fois depuis des siècles à faire alliance.


I

Dans la conférence tenue à Vienne au mois d’août 1755 et qui avait précédé l’envoi des propositions faites à Louis XV, Kaunitz,

  1. Voyez la Revue des 15 août, 1er  septembre, 15 octobre et 1er  novembre.