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ÉTUDES DIPLOMATIQUES

L'ALLIANCE AUTRICHIENNE
(TRAITÉ DE 1756)

IV.[1]
LE DUC DE NIVERNAIS A BERLIN

Ainsi tout était réglé, et, avant même que le duc de Nivernais eût mis le pied à Berlin, le but de sa mission était manqué d’avance. Loin de songer à rester ou à rentrer en alliance avec la France, c’était avec son ennemie déclarée que Frédéric venait de traiter à son insu.

Ce n’était pourtant pas que la transaction eût été aussi aisée à conclure qu’il avait peut-être pu le penser au premier abord : un retard dont il ne sera pas impossible de se rendre compte avait suspendu pendant quelques mois l’effet des premières ouvertures de l’Angleterre, et l’envoyé de France n’aurait pas eu besoin de beaucoup se hâter pour arriver encore avant l’affaire faite, et s’épargner au moins le désagrément de la surprise.

On peut se rappeler qu’en quittant le Hanovre, le secrétaire d’Etat britannique, lord Holderness, avait annoncé l’intention d’envoyer au roi de Prusse un exposé du différend américain

  1. Voyez la Revue des 15 août, 1er septembre et 1er octobre