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de la génération future. Le 7 janvier 183G, un meeting eut lieu à Whitesboro (État de New York) ; on y vota une somme de 20 000 dollars, qui payèrent 15 000 acres de terre dont la vente représenta la première donation faite au collège, et au printemps de cette même année les colons, conduits par le Révérend George Gale, promoteur du projet et chef de la colonie à laquelle il donna son nom, se dirigea vers la Prairie. À l’automne, trente familles, composant un noyau homogène sorti des Pères pèlerins d’autrefois, s’étaient déjà construit de rudes cabanes sur l’emplacement de ce qui devait devenir la ville. En 1837, une charte fut obtenue pour l’établissement du collège, et à la fin de 1838 ce collège s’ouvrit avec une quarantaine d’étudians. Il y en a 600 aujourd’hui. Les bâtimens actuels ne furent achevés qu’en 1837, et la même année vit s’élever un séminaire où logent les jeunes filles. Depuis, un gymnase et un observatoire ont été créés et en 1800, la pierre angulaire de l’édifice qu’on appelle Alumni-Hall fut posée par le président Harrison avec des paroles qui restent dans toutes les mémoires : « Nous renouvelons la dédicace de cette institution, consacrée déjà à la vérité, à la pureté, à la loyauté et à l’amour de Dieu. » — Le collège a eu des bienfaiteurs intelligens et zélés ; l’un d’eux, M. Hitchcock, fit don au collège de toute la partie de la fortune qu’il laissait dont sa veuve n’aurait pas besoin, et Mrs Hitchcock, par une générosité égale, renonça aux avantages que lui eût accordés la loi pour que les intentions de son mari fussent remplies : elle est venue habiter un cottage à Galesburg.


Visite matinale à l’Alumni-Hall. — Le bâtiment, de style roman mitigé, brique et grès rouge, a fort belle apparence. Près de mille personnes peuvent tenir dans son auditorium, qui chaque jour sert de chapelle. Une prière en commun réunit tout le collège. et à tour de rôle les professeurs lisent la Bible, puis font une courte instruction. J’entends le professeur de littérature anglaise parler sur « la comparaison » à propos de la paille et de la poutre de l’Evangile. Cette habitude n’existe pas dans les Universités de l’État ; elle me paraît contribuer pour une bonne part à l’atmosphère morale de Galesburg.

Nous visitons la ville, tout à fait charmante avec ses avenues ombreuses et ses verdoyans boulevards. Elle couvre une vaste étendue, les arbres, les jardins y tenant beaucoup de place. Des arbres verts entourent les bâtimens principaux. Il y a quelques rues commerçantes, mais elles sont d’une activité tranquille, comme il convient à une ville pour qui le trafic est chose secondaire, qui ne