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la fin de la première année, aurait pour objet la chimie médicale, la physique médicale et l’histoire naturelle médicale. Une année d’études sera nécessaire, mais suffira pour permettre au candidat d’aborder l’épreuve avec succès. L’enseignement scientifique qui est donné dans les lycées les aura, d’ailleurs, préparés à ces études. Mais cette préparation est insuffisante pour de futurs médecins, et il importe de compléter et de fortifier les connaissances acquises pour mettre les candidats en état de comprendre les applications des sciences physiques à la physiologie et à la médecine, applications si nombreuses aujourd’hui, et qui leur seront exposées plus tard. »

Il faut rendre aux facultés de médecine cette justice, qu’elles ont fait les plus sérieux efforts pour organiser ce genre d’enseignement et le rendre fructueux : les maîtres les plus distingués n’y ont épargné ni leur peine ni leur talent ; pourtant, après une expérience de quinze ans, elles ont été unanimes à réclamer un changement de régime. C’est que l’organisation de 1878 recelait un gros illogisme : — ce n’est pas aux facultés spéciales de préparer elles-mêmes leurs propres étudians ; elles doivent les recevoir tout préparés d’ailleurs ; — et que peu à peu, avec le temps, les conséquences s’en étaient manifestées.

Tout d’abord, en constituant au début de la scolarité médicale une année de sciences physiques et naturelles, et en continuant d’exiger des étudians en médecine le baccalauréat ès sciences restreint, loin de le relever, on l’avait encore abaissé davantage. C’est l’effet de tous les doubles emplois. Dès 1882, les doléances recommencent, plus vives que jamais, et l’on réclame une préparation scientifique plus sérieuse, plus complète, plus probante.

« Quand on songe à l’importance extrême de la chimie organique pour les études médicales, notamment pour la physiologie, la thérapeutique, l’hygiène, etc., on ne peut admettre que les étudians en médecine, au sortir de nos lycées où la chimie organique n’est pour ainsi dire pas enseignée, soient en état d’aborder avec succès l’enseignement de cette science tel qu’il se fait dans nos facultés, alors qu’ils ne seront pas pourvus d’une autre instruction préparatoire que celle qu’on doit supposer à un bachelier ès lettres ayant satisfait aux programmes actuellement adoptés. » (Faculté de médecine de Paris.)

« Il importe donc que les aspirans au doctorat en médecine possèdent, à leur entrée dans les facultés, des connaissances scientifiques assez étendues, assez solides, pour que les professeurs ne soient pas obligés de consacrer leur temps à leur enseigner les élémens de ces sciences. Dans les facultés de médecine, les professeurs des sciences physico-chimiques et naturelles ont une