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A PROPOS
D'UN
DEBAT RELIGIEUX

Le 17 mai, notre Parlement se donnait le régal d’un débat religieux. Les soutenances de thèses sur ce sujet sont devenues à peu près hebdomadaires ; il reste à les régulariser en fixant le jour de la semaine où l’assemblée se transformera en concile ; et il serait utile d’appeler ce jour-là quelques canonistes, emploi à créer, au banc des commissaires du gouvernement. D’habitude, ces controverses manquent d’intérêt et d’imprévu : on en connaît d’avance le thème invariable. — Vous êtes des cléricaux ! — Nous ! Si l’on peut dire ! Anticléricaux, nous le sommes autant que vous. — Pas assez. Le peuple vous soupçonne. On a marché dans le mur. Ce sont les jésuites. — Jamais. Nous veillons, purs de toute compromission. Ayez confiance. — Au cours de la dernière discussion, un incident diplomatique a rompu la monotonie du dialogue ; nous avons vu reparaître un vieux conflit d’idées et de sentimens qui se perpétue à travers toute notre histoire nationale. À ce titre et par exception, la séance du 17 mai offrait quelque intérêt à l’historien qui étudie la persistance et les transformations de ce conflit.

On sait de quoi il retournait. Un journal avait publié, sous sa