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Les Hollandais publient chaque année, distribuent aux États-Généraux et mettent en vente un document d’ensemble sur la situation de leurs Indes Orientales[1]. Quant à l’Angleterre, elle semble s’ingénier à faciliter l’étude de ses colonies. Chaque colonie publie chez elle, à ses frais, et sous sa responsabilité, un Blue-Book annuel, de cent à deux cents pages, et d’un prix modéré. Ces Blue-Books, naturellement, sont envoyés au ministère des Colonies, et ce ministère, à son tour, les résume dans leurs grandes lignes et les publie en fascicules de dix à vingt pages, qui sont distribués au Parlement et vendus au public pour quelques sous[2]. À ces publications régulières, dont la collection, au bout de quelques années, finit par former le plus précieux des répertoires, viennent s’en ajouter d’autres : Colonial office, India office Lists, Blue-Books spéciaux à tel sujet déterminé, sans parler de la masse de documens de toutes sortes que distribuent si largement les agens généraux. Et il est vrai que ce sont là des documens officiels et que ces sortes de documens pourraient celer ou dissimuler bien des choses ; mais, quand une fois une administration a pris l’habitude de rendre ses comptes, elle s’aperçoit que c’est une grande force que de les rendre fidèlement.

Nous saurions gré au ministre des Colonies de la République d’être en cette matière seulement aussi libéral que ces deux monarchies : l’Angleterre et la Hollande.


V. — LES AUXILIAIRES DU MINISTRE DES COLONIES : LES AGENS GÉNÉRAUX ; LE CONSEIL DES COLONIES.

L’administration centrale une fois constituée, la question des rattachemens résolue, le recrutement du personnel colonial assuré, il semble que l’organisation du ministère serait achevée et que le ministre n’aurait plus qu’à expédier les affaires courantes. À notre avis cependant, son œuvre serait encore incomplète : il devrait, pendant qu’il serait en travail de gestation, instituer, à côté de son ministère, deux services, qui seraient ses auxiliaires à lui et lui donneraient plus de liberté et d’autorité morale : nous

  1. Verslag betreffende Nederslandsch (Oost-) Indie van 1892, un vol. in-folio de 269 pages, suivies d’annexés formant un millier de pages de même format.
  2. Prenons pour exemple le fascicule du Zoulouland pour 1892. Il contient : 1o un Résumé général des recettes et des dépenses ; 2o des relevés : des dépenses militaires, des travaux publics, de la législation, des remaniemens de circonscriptions territoriales, des subventions, du mouvement de la population, de la statistique criminelle, de l’exploitation et du rondement des mines, de l’agriculture ; un tableau de la santé publique ; une conclusion sur l’ensemble.
    Le tout en 6 pages, pour un demi-penny. La feuille de garde indique les brochures consacrées aux autres colonies et les libraires qui les vendent.