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cerveau vers la moelle sont détruites ou irritées sur leur trajet, il se produit des troubles de la motilité analogues à ceux qui résultent de la destruction ou de l’irritation des régions de l’écorce cérébrale d’où proviennent les fibres. Une de ses premières études dans cet ordre d’idées a porté sur les lésions qui se trouvent au carrefour des fibres qui proviennent de la région sensitivo-sensorielle de l’écorce et de la région motrice, lésions qui déterminent des troubles combinés de la sensibilité et de la motilité. Dans ces dernières années, il a encore contribué à élucider l’histoire anatomique et clinique des troubles du langage.

Les études sur les localisations fonctionnelles dans l’écorce des hémisphères cérébraux avaient été précédées des travaux sur le trajet des fibres nerveuses qui se rendent du cerveau à la moelle et dont la situation à la base du cerveau fut éclairée par l’analyse de l’hémianesthésie et de l’hémichorée, c’est-à-dire de troubles de la sensibilité et du mouvement siégeant du côté opposé à la lésion cérébrale.

En dehors de ces travaux sur les localisations cérébrales, la pathologie cérébrale est redevable à Charcot d’études importantes sur l’hémorragie et sur le ramollissement, sur la thermométrie dans les maladies de l’encéphale. On pourrait encore citer nombre de recherches importantes sur la pathologie nerveuse, sur la compression de la moelle épinière, sur les tremblemens, sur la paralysie diphtéritique, sur le zona, sur les vertiges, l’ictus laryngé, la maladie de Ménière, la migraine ophthalmique, la migraine ophthalmoplégique, le pouls lent permanent, le goître exophthalmique, la cachexie pachydermique, les troubles de circulation de la moelle, la claudication intermittente, etc.

Un de ses principaux titres est d’avoir tiré du chaos des tremblemens la sclérose en plaques disséminées, qu’il a définitivement distinguée de la paralysie agitante. Après avoir isolé le type commun de cette maladie, il en a décrit un grand nombre de formes frustes, et il en a fait une des maladies les mieux connues.

C’est à ses travaux sur l’anatomie pathologique, sur le rhumatisme chronique et surtout sur les maladies du cerveau et de la moelle épinière qu’il doit sa réputation dans le monde médical ; mais le public l’a surtout connu par ses travaux sur l’hystérie et sur l’hypnotisme. La place de l’hystérie dans l’histoire avait été bien indiquée par Calmeil, et Briquet en avait fait une étude clinique qui ne pouvait guère être dépassée. Cependant Charcot a ajouté à l’histoire de l’hystérie des chapitres importans, la description de la grande attaque, des stigmates permanens et en particulier des troubles de la sensibilité générale et spéciale, des zones hystérogènes, des contractures, de la chorée rythmée,