Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 116.djvu/658

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
ROMANCIERS DU SUD
EN AMÉRIQUE

I. Marse Chan, Newfound River, In ole Virginia, Befo’ de war, etc., par Thomas Nelson Page. New-York, 1891-1892 ; Charles Scribner’s sons. — II. Monsieur Motte, par Grâce King. New-York, 1888 ; Armstrong and son. — III. Tales of time and place, par Grâce King, 1892 ; Harper and brothers.


I

De toutes les parties des États-Unis, c’est le Sud qui, jusqu’à la guerre de sécession, a le plus faiblement contribué aux richesses littéraires de l’Amérique, à moins qu’on ne veuille admettre que le génie d’Edgar Poë suffise à lui seul pour établir l’équilibre. En tout cas, cet astre de première grandeur est unique dans le beau ciel quasi tropical où il surgit à l’improviste vers 1830, méconnu, dédaigné de tous. À sa suite, se groupent de pâles nébuleuses, parmi lesquelles brilla d’un éclat fugitif le poète Sidney Lanier, mort jeune, avant d’avoir eu le temps de donner tout ce qu’on attendait de lui. Quelque estime qu’accorde la critique locale à des romanciers tels que Simms et Kennedy, il ne semble pas que rien de très puissant, de très caractéristique, soit sorti de leur plume féconde.