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premier semestre de 1892-1893. Les deux derniers bilans de la Banque d’Espagne ont été assez satisfaisans ; le change ne s’est pas aggravé, oscillant de 18 à 18 1/2 pour 100.

La rente portugaise est plutôt ferme à 21 1/4, bien que la situation financière apparaisse de jour en jour plus embarrassée. Le déficit, tout compte fait de la réduction du service de la dette, est évalué à 40 millions de francs sur un budget de 280 millions. La commission du budget incline à proposer une réduction du service d’intérêt à 25 pour 100 au lieu de 33 pour 100. Même alors, le Portugal ne pourrait payer sans que la population se résigne à de nouveaux impôts, éventualité considérée comme très douteuse.

Le nouveau gouvernement argentin persiste à déclarer qu’il ne pourra faire face aux engagemens du pays à la fin du moratorium. Les fonds baissent ; l’agio de l’or s’est relevé à 212 pour 100.

La Banque de France a tenu l’assemblée générale de ses actionnaires le 26 janvier. Le rapport accuse une diminution sensible des opérations pendant le deuxième semestre de 1892, et cette diminution s’est traduite par une réduction correspondante des bénéfices (60 francs par action contre 75 pour le premier semestre).

Le Crédit foncier s’était déjà relevé il y a quinze jours de 900 à 950, sous l’impression des explications données par le gouverneur de l’institution à un groupe important d’actionnaires sur la situation de la Société, qu’aucun danger ne menace, et sur l’inanité des attaques passionnées, dirigées au plus fort de la crise contre le mode de gestion des affaires sociales. M. Christophle s’était attaché surtout, dans cette réunion, à démontrer une fois de plus la complète sincérité des bilans, l’importance des réserves, la solidité du gage des obligations, la stricte observance des règles statutaires en tout ce qui concerne la concession des prêts et la concordance entre le montant des prêts réalisés et celui des obligations en circulation. L’action s’est relevée encore de 950 à 1,005 et finit à 990. Les obligations ont été constamment bien tenues.

La Banque de Paris a regagné 15 francs à 630 ; le Crédit lyonnais, 13.75 à 753.75, le Comptoir national d’escompte, 11.25 à 492.50.

Une forte hausse s’est produite sur les autres valeurs principales du marché à terme, 23.75 sur le Lyon, à 1,523.75 ; 27.50 sur le Nord à 1,875 ; 30 francs sur le Gaz à 1,441.25 ; 20 francs sur le Suez à 2,602.50. La Compagnie transatlantique a été portée de 475 à 515, à cause du vote de la loi sur la marine marchande. Les actions des Chemins d’Autriche et d’Espagne ont vu leurs cours s’améliorer. Le Saragosse a gagné 3.75 à 173.75, le Nord de l’Espagne 8.75 à 141.25, les Autrichiens 7.50 à 630, les Lombards 10 francs à 220.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.