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En 1841, le conseil d’instruction de l’école de cavalerie[1] fut chargé de rédiger un Abrégé du cours d’équitation professé à Saumur et dont l’usage devait être prescrit dans les régimens à l’exclusion de tout autre. On eut d’abord de la peine à s’entendre sur la forme à adopter pour le nouveau cours et sur la manière dont il serait procédé à la rédaction de ce travail ; on décida enfin que la rédaction serait confiée à M. de Saint-Ange ; M. le capitaine Oudet fut nommé pour recevoir communication du travail du rédacteur. M. de Prévost, maréchal de camp, président du conseil, rendit compte que l’on allait travailler avec zèle et activité, mais que dans tous les cas, ce travail très important ne pourrait être présenté avant les inspections générales. Le conseil s’ajourna jusqu’à ce que le rédacteur prévînt qu’il avait terminé son premier travail qui devait comporter les deux premiers articles de la première partie. Il y eut depuis quatre ou cinq autres procès-verbaux pour autant de séances. À l’inspection générale qui fut passée par le général Oudinot, les travaux n’étaient pas très avancés, le rédacteur et son adjoint ne pouvant jamais être d’accord pour le temps à donner à leur examen en commun du travail fait. Depuis ce moment, il n’y eut plus de séances du conseil, quoique le général demandât souvent au rapporteur où en était la rédaction. Bref, l’Abrégé, qui devait remplacer même le cours professé à Saumur, ainsi que l’inspecteur-général le fit entendre dans la séance présidée par lui, tomba en désuétude avant d’être à moitié fait. (Lieutenant-colonel Mussot, Commentaires historiques sur l’équitation.)

En 1842, Baucher obtint que « sa méthode » fût appliquée à Saumur aux chevaux de remonte. Il faut dire, à la louange de l’école de cavalerie, qu’elle était restée longtemps opposée à Baucher, dont elle n’accepta jamais les idées, bien qu’elles eussent de nombreux partisans parmi les officiers de l’école et les écuyers eux-mêmes.

Le 13 mars 1847, le comte d’Aure fut nommé écuyer en chef à l’école de cavalerie. Il avait, peu de temps auparavant, publié un mémoire ayant pour titre : Utilité d’une école normale d’équitation, dans lequel il disait : « Le besoin d’une école spéciale de cavalerie se fait de plus en plus sentir, non-seulement pour l’armée, mais pour toutes les classes de la société… Comment veut-on que le goût du cheval de selle se propage, alors que l’armée et le pays

  1. Il est bon de noter que le conseil d’instruction de l’École, de même que le comité de cavalerie, ayant à s’occuper de toutes les questions militaires, ne sont pas composés spécialement d’écuyers, et, par conséquent, n’ont pas la compétence nécessaire pour trancher les questions d’équitation.