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croit que ce Kerkring est le même que l’ancien rival de Spinoza) ; Bartolini Anatomia, 1651 ; Tulpii Observationes medicœ, 1672 ; Velthusius de liene et generatione ; Stenonis Observationes anatomicœ ; Phurmacopœa Amslelodamensis.

A lire cette liste, on y aura certainement songé : ce n’était pas seulement des connaissances théoriques que Spinoza avait dû chercher dans de semblables ouvrages, mais aussi sans doute d’utiles indications pour le soin de sa propre santé. On le peut également affirmer : c’est, en grande partie, par la pratique de son métier de tailleur et polisseur de verres, que peu à peu il aura été engagé dans les attachantes, mais difficiles études que nous révèlent les livres de physique, de mathématiques et d’astronomie qu’il avait amassés. Ces livres n’expliquent-ils pas aussi sa préférence marquée pour les démonstrations à la manière des géomètres, more geometrico ? — Elementa physica ; Euclides ; Diophanti Alexandrini Arithmeticorum libri, 6, Paris, 1621, gr. lat. ; Longomontani Astronomia Danica cum appendice de stellis novis et cometis, 1640, Amstel. ; Vieta, Opera mathematica, Lugd. Batav., 1646 ; Hugenii Zulichemii horologium oscillatorium, Paris, 1673 ; Sphœra Johannis de Sacrobosco ; Schooten Exercitationes mathematicœ ; Een Rabbinsch Matematisch Boeck ; Snelii Tiphys Batavus ; Gregorii Optica promota, Lond., 1663 ; Schooten Principia matheseos univers., 1651 ; Stenon de Solido, Florentiœ, 1669 ; Algebra door Kinckhuysen ; autre traité d’algèbre et de géométrie du même savant ; Lansbergii Comm. in motum terrœ, Middelb., 1630 ; Lansbergii Cyclomelria nova ; Lansbergii Progymnasmata astronomiœ restitutœ ; Lansbergii Apologia pro Lansbergio ; Scheiner Refractiones cœlestes ; Wouter Verstrap arithmelica ; Bartholini Dioristica sive œquationum detenninationes ; Keppleri Eclogœ chronicœ ; Metii Alemariani Institut, astronom. Libri 3 ; Metii Astrolabium ; Ephemerides (de sciences physiques et mathématiques) ; Géométrie de Graefs ; Neri Ars vitraria, 1668, Amst. ; Boyle, de Elasticitate et gravitate aeris, 1663, Lond. ; Boyle, Paradoxa hydrostatica.

Cependant, de même qu’après tout Spinoza ne séparait point de la métaphysique l’étude des lois qui régissent l’univers des corps, de même ce n’était pas en pur spéculatif qu’il réfléchissait sur les diverses manifestations de l’activité humaine. S’il prétendait assignera cette activité des règles, ce n’était pas non plus simplement en moraliste, mais aussi en politique, et il ne lui suffisait point de déterminer les rapports de l’homme avec Dieu, il voulait, en outre, considérer l’homme dans ses relations avec l’État et en tant que citoyen. Telle est la pensée dominante du Tractatus theologico-politicus, et, plus expressément, celle du Tractatiis politicus.