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les caisses d’épargne à remettre à la Caisse des dépôts et consignations leurs fonds disponibles, c’est-à-dire tout l’avoir des déposans, moins les sommes peu élevées qui doivent servir de fonds de roulement pour les opérations courantes. Si l’un néglige ce dernier élément, on peut considérer comme représentant l’ensemble des sommes appartenant aux déposans, le solde remis par toutes les caisses d’épargne à la Caisse des dépôts et géré par ce dernier établissement. Que l’on ait bien présent à l’esprit que ce solde est la réunion d’un nombre colossal de dépôts particuliers (actuellement plus de sept millions, y compris ceux de la caisse d’épargne postale) dont le montant varie depuis les sommes les plus minimes jusqu’à 2,000 francs, limite maxima.

A la fin de 1868, l’avoir des caisses d’épargne ordinaires s’élevait à 700 millions de francs. Après la guerre il s’était réduit, et même en 1875 ne dépassait pas 680 millions. A partir de cette époque, il n’a cessé de s’accroître. Suivons ce développement dans la plupart de ses étapes. Le montant détenu par la Caisse des dépôts s’est élevé :


Fin1881 à fr.1,425 millions.
1882 1,771
1884 2,047
1885 2,211
1887 2,389
1888 2,534
1889 2,727
1890 2,960
1891 3,150

Il s’agit là seulement de l’ensemble des dépôts effectués aux caisses d’épargne ordinaires. Mais, il y a onze ans, le gouvernement a constitué la caisse nationale ou caisse postale d’épargne, qui, tout en offrant aux déposans un intérêt un peu moindre que les autres caisses, n’en a pas moins conquis en peu de temps une clientèle extrêmement étendue. Cette caisse remet aussi tous ses fonds disponibles à la Caisse des dépôts et le total s’en est élevé successivement :


Fin 1888 à fr. 272 millions.
1889 332
1890 413
1891 505