Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 110.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le marché des fonds russes a été très calme. Le rouble est un peu au-dessus de 200 à Berlin, l’emprunt d’Orient s’est tenu à 64 1/2, le 3 pour 100 est à 75 1/2, soit toujours à plus de 4 points au-dessous de son prix d’émission d’octobre dernier, le Consolidé 4 pour 100 a été porté de 92 1/2 à 93 1/4.

L’Italien a été très offert pendant toute une semaine, reculant de 89.77 à 88.75, mouvement motivé par la dépréciation du change et l’élévation de la prime de l’or en Italie. La menace de levées de titres en liquidation a provoqué ensuite un retour en hausse de 88.75 à 89.20. Le bruit de la démission de M. Luzzatti a été démenti.

Les valeurs turques ont eu une brusque poussée de reprise. Les titres de la Dette générale série D ont été portés de 18.60 à 19.20, la Priorité de 416.25 à 422.50, l’Obligation douanes de 430 à 440, et le 4 pour 100 ottoman consolidé de 342.50 à 358.75. L’explication la plus plausible de cette hausse est la publication des chiffres relatifs à l’action des fonds d’amortissement ordinaire et extraordinaire pendant l’exercice de mars 1891 à février 1892. Il a été racheté des titres des quatre séries de la Dette générale, en proportions diverses, pour un total de 1,327,000 livres turques, valeur nominale, soit 569,000 par le fonds ordinaire et 758,000 par le fonds extraordinaire provenant de la conversion des anciennes priorités.

Le 3 pour 100 portugais s’est tenu sans changement sensible entre 27 1/2 et 28. Ce dernier cours a été dépassé à deux ou trois reprises. Plusieurs comités se sont formés à Paris en vue de défendre les intérêts français dans les arrangemens à conclure avec le gouvernement de Lisbonne pour la fixation du mode de paiement partiel des coupons de la dette de l’État ou des obligations de la compagnie. Les propositions financières présentées au nom du gouvernement par M. Oliveira Martins viennent d’être approuvées dans les deux chambres des Cortès.

L’Extérieure a subi un nouvel accès de défaillance. De 63, cours coté au milieu de février, elle a été précipitée à 61, sur l’annonce de gros embarras de la place de Barcelone. Le change ne s’améliore pas, bien que les derniers bilans de la banque d’Espagne soient plutôt favorables. Les bas cours ont cependant provoqué quelques rachats.

Les cotes de Londres accusent une légère amélioration des cours des valeurs argentines. Le change a légèrement fléchi à Buenos-Ayres. La spéculation anglaise paraît compter sur l’éventualité d’un changement complet de politique financière dans les États de la Plata, après l’élection présidentielle qui a lieu dans quelques mois.

Les fonds helléniques étaient en pleine panique il y a quinze jours. Une plus équitable appréciation de l’état des choses a relevé sensiblement les cours ; le 5 pour 100 1881 a été porté de 300 à 335, le 5 pour 100 1885 de 295 à 330, le 4 pour 100 de 267.50 à 280. A Athènes